La Ville de Grenoble a pris un arrêté limitant les horaires de bricolage ou de jardinage. L'objectif : permettre aux personnels travaillant de nuit, et notamment les soignants, de pouvoir se reposer en journée de confinement.
Rangez les scies sauteuses et les tondeuses. La Ville de Grenoble a signé ce mardi 7 avril un arrêté interdisant les nuisances sonores de voisinage liés notamment au jardinage et au bricolage pendant une bonne partie de la journée en semaine.
Auparavant, les Grenoblois pouvaient percer des murs de 7h à 19h du lundi au samedi. Désormais, cela ne sera plus possible que de 10h30 à 12h30 et de 16h à 18h en semaine, et de 10h30 à 12h30 le samedi.
Selon le texte de l'arrêté, "l'utilisation des appareils bruyants gênant le voisinage en raison de leur intensité sonore ou de leur durée", ou pouvant entraîner des vibrations, sont proscrits hors de ces horaires. Tailler ses rosiers ou poser un papier peint sont en revanche toujours permis à toute heure.
Une hausse des signalements en journée
Tout part d'une "hausse des signalements de nuisances sonores, que ce soit à la police ou au service Hygiène Salubrité Environnement", rapporte Mondane Jactat, adjointe Santé et Politique de prévention à la mairie de Grenoble.
Au coeur de ces signalements, plusieurs populations gênées selon Mondane Jactat : "les personnes qui travaillent la nuit, les télétravailleurs, et les parents d'enfants en bas âge".
Selon l'adjointe au maire, c'est en croisant ces trois publics et leurs horaires qu'ont été établis les fenêtres d'autorisation des nuisances sonores. "Pour le repos, il y a le matin et le début d'après-midi, en gardant entre les deux des plages horaires suffisamment longues pour que les travaux soient faisables", précise-t-elle.
Les horaires décidés par la mairie de Grenoble sont ainsi différents de ceux de Morlaix - une des premières communes de France à avoir pris un tel arrêté - où toutes les nuisances sonores sont interdites de 9h à 15h.
L'environnement bruyant a disparu
Au-delà du besoin de calme pour les travailleurs, les enfants et ceux qui doivent dormir, ces nombreux signalements ont deux origines d'après Mondane Jactat. D'abord, "les gens sont plus souvent chez eux, donc ils se rendent plus compte du bruit ambiant, ou sont plus susceptibles de produire des nuisances".
La deuxième explication vient de l'accoutumance au bruit en temps normal, et de la diminution de la quantité de bruit ces dernières semaines grâce au confinement. "Certaines personnes n'étaient pas forcément gênées par ces bruits auparavant parce que l'environnement sonore était plus bruyant", explique l'adjointe au maire.
L'objectif de cet arrêté est, pour la mairie, de faire baisser les signalements pour nuisances sonores en journée. Les contrevenant à cette nouvelle mesure s'exposent à une amende de 68 euros.