L'impact de l'épidémie de coronavirus sur le chantier du Lyon-Turin est "modéré à l'échelle d'un tel projet", selon son maître d'ouvrage. L'un des six chantiers en cours, situé en Savoie, n'a jamais été stoppé depuis le début de la crise sanitaire.
Le coronavirus n'a pas eu raison du chantier de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin. Le projet contesté connaît un ralentissement "modéré" en raison de l'épidémie de Covid-19, mais pas d'arrêt complet. Le maître d'ouvrage franco-italien TELT a malgré tout diminué de moitié les effectifs pour assurer la sécurité sanitaire des ouvriers.
Sur les six chantiers en cours côté français, un seul n'a jamais été stoppé : celui de Saint-Martin-de-la-Porte (Savoie), où a lieu l'excavation d'une partie du tunnel de base qui doit passer sous les Alpes. En cette période de crise sanitaire, 120 ouvriers sont mobilisés cinq jours par semaine sur cette partie du projet, contre 240 d'ordinaire. L'organisation du travail a été adaptée aux mesures de sécurité préconisées et s'effectue autour d'une répartition des tâches sur "deux postes seulement et pour des opération annexes", l'excavation ayant été interrompue.
Le plan général de sécurité du Lyon-Turin a été mis à jour après que l'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) eut approuvé les mesures nationales à mettre en place sur les chantiers. Parmi elles, le respect d'une distance d'un mètre entre les ouvriers ou le port de masques, un marquage au sol et des temps de désinfection.
"Reprendre le travail normalement le 30 avril"
"À titre d'exemple, les ouvriers qui se rendent dans le tunnel ne sont que deux à bord du véhicule, un devant et un derrière. Cela a une incidence sur l'avancement du chantier", souligne Alain Chabert, le directeur général adjoint de TELT. Ces derniers jours, deux autres chantiers de plus faible envergure, sur lesquels travaillent actuellement une dizaine d'ouvriers au total, ont repris à Modane et à Avrieux. "L'objectif du groupement d'entreprises est de reprendre le travail normalement le 30 avril", ajoute-t-il.
Le directeur général adjoint du groupe comptabilise trois chantiers sur six "complètement à l'arrêt" et décrit pour les autres des conditions de travail "dégradées" en raison des mesures mises en place pour assurer la sécurité sanitaire des ouvriers. "La date est à consolider, mais un peu plus d'un mois se sera alors écoulé. C'est un retard modéré à l'échelle d'un tel projet", estime-t-il, précisant que la situation va également engendrer "quelques surcoûts" comme "des frais de gardiennage des chantiers à l'arrêt".
Selon le maître d'ouvrage, le "rythme d'avancement" des différents chantiers sera "ensuite plus faible" qu'à l'accoutumée "pendant plusieurs semaines au moins". Côté italien, aucun chantier n'était actif au moment de l'apparition de la crise sanitaire liée au coronavirus, mais le site reste "sous la surveillance permanente des forces de l'ordre", détaille Alain Chabert.