Les hélicoptères de la sécurité civile du Versoud sont équipés d'un nouveau système de navigation qui leur permet de percer les couches nuageuse verticalement et non plus de les contourner. Ils gagnent ainsi un temps précieux pour ramener les blessés jusqu'à l'hôpital de Grenoble.
Les nuages étaient jusqu’à présent le cauchemar des pilotes d’hélicoptères de la sécurité civile du Versoud. En cas de mauvais temps, ils étaient contraints de les contourner pendant plusieurs kilomètres, parfois jusqu’à Saint-Geoirs, avant de pouvoir s’engouffrer dans une percée.
Mais grâce à un nouveau système de navigation, une sorte de GPS en 3D dit système d'atterrissage aux instruments ou Instrument Landing System (ILS), les équipages peuvent désormais traverser le brouillard à l’aveugle de repère en repère, sur une trajectoire sûre, loin des reliefs invisibles : un gain de temps précieux pour les secours en montagne.
"Quand il fait beau, on met à peu près 12 minutes pour amener une victime du massif d’Huez ou du massif des Grands Rousses jusqu’à l’hôpital de Grenoble. Mais quand il ne fait pas beau du tout et qu’on a une couche [nuageuse], on passe de 12 minutes à 30/35 minutes", raconte Franck Diebold, pilote de la sécurité civile. Une différence non-négligeable quand il s’agit de transporter des personnes grièvement blessées. "Les minutes sont comptées en général donc on essaie de perdre le moins de temps possible", explique le pilote.
"Il faut arriver à anticiper"
L’autre danger par mauvais temps, c'est la collision avec les autres aéronefs : avions de tourisme, planeurs ou ULM. "Il [l’hélicoptère de la sécurité civile] ne pourra pas surveiller tout son environnement puisqu’il est dans les nuages et qu’il ne voit rien. Tandis que les avions qui sont dans le circuit de piste ne le verront pas non plus puisqu’il [l’hélicoptère de la sécurité civile] sera dans les nuages, explique Christophe Boillon, contrôleur aérien. Donc il faut arriver à anticiper et à prévenir les uns et les autres de la possibilité d’une trajectoire qui se croise."D’autant plus que l’aérodrome du Versoud est particulièrement emprunté : 70 000 "mouvements" (décollage, atterrissage, etc.) y sont effectués chaque année. Pour une sécurité optimale, le pilote est donc en liaison permanente avec le contrôleur aérien, qui doit réguler le trafic pour laisser le champ libre et la priorité à l'hélicoptère de secours.
Retrouvez le reportage Didier Albrand et Daniel Despin :