C'est un tweet qui a ravivé la polémique sur la gratuité des transports en commun dans l'agglomération grenobloise. Celui de Yann Mongaburu, le président du Smmag. Un post qui semble venir faire pression à quelques jours du conseil métropolitain, qui aura lieu le 18 septembre prochain.
"Il faudrait que les transports en commun soient gratuits. Parce qu'1,60 euros pour l'aller et pour le retour, c'est cher quand même", estime une jeune Grenobloise. "Ce serait pas mal pour les jeunes qui prennent régulièrement [les transports en commun] parce qu'ils n'ont pas d'autres choix, parce qu'ils n'ont pas forcément accès à la voiture", affirme de son côté un autre habitant de Grenoble au micro de France 3.
C'est un tweet posté le 6 septembre dernier par Yann Mongaburu, président du Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (Smmag) et ancien candidat à la présidence de la métropole soutenu par Eric Piolle, qui a ravivé la polémique sur la gratuité des transports en commun dans l’agglomération grenobloise.
Sur le réseau social, il dit regretter que cette mesure n’ait pas encore été mise en place et déclare : "2 mois de perdus pour la justice sociale et la vitalité économique du territoire" :
❌Vous avez voté pour la gratuité des transports publics sur l'aire urbaine grenobloise : dès cette rentrée il était possible de la mettre en place le week-end… 2 mois de perdus pour la justice sociale et la vitalité économique du territoire...
— Yann Mongaburu (@YMongaburu) September 6, 2020
Paralysie politique au sein de la métropole
Cette situation, Yann Mongaburu l’impute à la paralysie politique actuelle au sein de la métropole : le président Christophe Ferrari, réélu le 17 juillet dernier face au candidat soutenu par Eric Piolle après 11 heures de débat, plaide pour une unité de la gauche mais n'a plus le soutien des communistes et des écologistes. Et sans majorité évidente, il ne peut pas faire élire ses vice-présidents. Par ailleurs, les proches d’Eric Piolle le disent : ils veulent toujours la démission de Christophe Ferrari. Tractations et négociations sont donc extrêmement tendues voire délicates.Le tweet du président du Smmag semble donc venir faire pression à quelques jours du conseil métropolitain, qui aura lieu le 18 septembre prochain. Mais de leur côté les proches de Christophes Ferrari n’hésitent pas à rétorquer que Yann Mongaburu est Monsieur transport depuis plus de six ans à la métropole et qu’en conséquence, il aurait largement eu le temps de mettre en place cette mesure.
Gratuité à Montpellier
La gratuité des transports en commun le week-end était une des promesses de campagne du maire écologiste de Grenoble Eric Piolle lors des dernières municipales. Une volonté qu’il avait déjà formulée durant sa précédente campagne en 2014. Il promettait à l’époque une gratuité totale pour les 18-25 ans. Une mesure phare du programme qui n'avait finalement pas été mise en place en raison du blocage de la droite au Syndicat mixte des transports en commun.A Montpellier, son homologue Michaël Delafosse (PS), élu en juin dernier, avait lui aussi promis cette gratuité le week-end pour les habitants de la métropole héraultaise. Gratuité qui a été mise en place le 5 septembre dernier. Le président du Smmag n’hésite donc pas à prendre la ville occitane en exemple. "Ce que Montpellier a pu faire, il n'y a pas de raison pour que nous ne puissions pas le faire", affirme-t-il.