Près de 2 millions de femmes en France seraient en situation de précarité menstruelle, rencontrant des difficultés pour s'acheter des protections périodiques, selon plusieurs associations. Une collecte est organisée dans une quinzaine de communes autour de Grenoble pour venir en aide à ces femmes.
Large opération pour lutter contre la précarité menstruelle dans la métropole de Grenoble. Une quarantaine d'associations se mobilisent jusqu'au 31 octobre pour collecter des protections périodiques et les redistribuer aux publics les plus précaires. Il s'agit de lutter contre les discriminations liées au coût de ces protections et de réclamer leur gratuité.
"Toutes les femmes et les personnes menstruées n'ont pas les moyens de s'acheter des protections périodiques fiables, durables et sans danger pour la santé", estime Chloé Le Bret, conseillère municipale à la ville de Grenoble déléguée à l'égalité des droits. La municipalité grenobloise soutient cette action depuis 2019. Elle est organisée dans une quinzaine de communes du territoire cette année (la liste des points de collecte est à retrouver ici).
La gratuité en question
Deux millions de femmes en France rencontrent des difficultés pour acheter ces produits de première nécessité, selon plusieurs associations qui militent pour leur gratuité. D’après l'une d'elles, le budget dédié aux menstruations irait de 8 000 à 23 000 euros pour la durée d’une vie. A travers cette action, les associations veulent aussi contre les préjugés liés aux menstruations.
"La collecte nous sert de prétexte. L'idée n'est pas de collecter et de redistribuer pour pallier le manque de l'Etat, c'est faire parler de la nécessité de rendre gratuites ces protections périodiques pour toute la population. On fait ça aussi à travers des ateliers de sensibilisation par exemple", explique Pauline Coiffard, responsable de cette collecte au sein du Planning familial. Des animations sont prévues à destination des adolescents mais aussi au sein des écoles pour briser les tabous autour des règles.
"L'important c'est d'avoir le choix dans l'utilisation des protections périodiques et dans leur composition. Beaucoup de choses coûtent très cher. C'est pour ça qu'on fait en parallèle des ateliers, pour mettre ce sujet dans le débat public", complète Pauline Coiffard. Une cinquantaine de points de collecte sont ouverts dans l'agglomération de Grenoble jusqu'à fin octobre. En 2019, 17 000 dons avaient été récoltés.