Six maires, dont Eric Piolle à Grenoble et Gregory Doucet à Lyon, ont adressé ce lundi une lettre à Emmanuel Macron dans laquelle ils dénoncent "crise humanitaire" en cours concernant l'hébergement d’urgence. Ils demandent un rendez-vous avec le président de la République.
Les maires de six villes françaises, dont ceux de Grenoble et Lyon, demandent un rendez-vous avec le président de la République pour dénoncer "la crise humanitaire" en cours. Ils considèrent le système d’hébergement d’urgence comme étant "à bout de souffle" en France.
Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron ce lundi 11 décembre, les maires de Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Rennes et Grenoble écrivent : "Maires de grandes villes, nous ne pouvons pas pallier le sous-dimensionnement des dispositifs étatiques, ni répondre aux demandes d'un nombre croissant de personnes très vulnérables et d'enfants contraints de dormir à la rue".
C'est, déjà, les maires de ces six villes qui ont intenté, début octobre, des recours contre l'État pour lui demander de rembourser les sommes dépensées par les municipalités afin de venir en aide aux sans-abris. "Des recours toujours sans réponse à ce jour", déplore le maire (EELV) de Grenoble, Eric Piolle.
"Construire un dialogue"
"Alors que la situation s'aggrave, que le constat est tous les jours plus dramatique, notre cri d'alerte est pourtant resté lettre morte", peut-on lire dans la lettre.
Hébergement d’urgence : alors que la situation des personnes à la rue s’aggrave, les recours déposés le 10 octobre dernier par nos Villes restent sans réponse de l’Etat.
— Éric Piolle (@EricPiolle) December 12, 2023
Nous demandons à rencontrer le Président de la République afin de répondre à l’urgence humanitaire présente… pic.twitter.com/pGlFCqJkw4
"Alors que l'hiver s'est installé, à l'approche du moment de solidarité que sont les fêtes de fin d'année, le gouvernement n'a toujours pas pris de mesures urgentes à la hauteur des besoins pour mettre les personnes à l'abri, ni saisi notre main tendue pour construire un dialogue avec les collectivités et les acteurs de terrain", s'indignent les maires.
Les édiles disent vouloir "poursuivre le dialogue entamé l'année dernière" avec l'ex-ministre de la Ville et du Logement Olivier Klein "qui avait su, à l'hiver 2022, entrouvrir la porte des solutions avec la circulaire aucun enfant à la rue".
"Avec 3 000 enfants à la rue, la France est en état d'urgence sociale", estime pour sa part Grégory Doucet (EELV) dans une déclaration transmise à l'AFP, en réclamant "des solutions à la hauteur de la crise". À Lyon, 205 enfants dorment à la rue, dans des squats, des voitures ou onze écoles occupées. Des chiffres sans précédent selon l'entourage du maire.