"Huit niveaux dans la même classe, c'est impossible" : des parents ne veulent pas d'une classe unique de la maternelle au CM2

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Dans un village de montagne, des parents d'élèves manifestent contre la classe unique de l'école communale ©France Télévisions

Dans le village de Venosc en Isère, les parents d'élèves ont défendu leur école communale en bloquant l'entrée de l'établissement ce mardi 30 janvier au matin. Dans leur ligne de mire : le passage à une classe unique, pour des élèves âgés de 3 à 11 ans.

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Plusieurs parents d'élèves et des manifestants se sont retrouvés ce mardi 30 janvier devant l'école de Venosc (Isère) pour s'opposer à la fermeture d'une des deux classes du village. Cette fermeture aurait pour conséquence de mélanger tous les élèves, de la petite section jusqu'en CM2.

"Je comprends très bien les contraintes de l'Éducation nationale en tant qu’élu mais nous avons aussi des choses à défendre", rappelle Michel Martin, maire délégué de Venosc en Isère. Une déclaration accueillie par les applaudissements des parents d'élèves rassemblés devant l'école communale.

De la petite section au CM2

Les manifestants sont arrivés à l'école avant le début des cours. Sur les panneaux : des slogans comme "Non à la fermeture, oui à l'éducation", ou "En misant sur l'éducation, on fait grandir la nation." Le passage de deux classes à une classe unique se ferait avec une seule enseignante aidée d'une ATSEM, pour des élèves âgés de trois à onze ans. Les effectifs passeraient en effet sous la barre des 24 élèves à la rentrée prochaine.

Une décision totalement incompréhensible pour Stéfanie Pellegrinelli, représentante des parents délégués. "Cinq niveaux dans la même classe, c'est déjà compliqué. Alors, huit niveaux, c’est impossible, et je n'imagine même pas la pression que ça met sur les enseignants", s'écrie-t-elle.

La qualité de l’enseignement va rester sur le bord de la route.

Stefanie Pellegrinelli

Représentante des parents délégués de l'école de Vanosc

"La vie de notre village va en pâtir fortement"

Bruno Chaperon, lui aussi représentant des parents délégués, craint "une perdition de nos petits qui ne vont pas pouvoir succéder aux grands qui vont partir au collège. La vie de notre village va en pâtir fortement, les familles ne vont pas rester". Pour lui, perdre l'école serait "perdre tous les à-côtés, la piscine, la médiathèque" : "L'Éducation nationale ne peut pas faire la même comptabilisation pour nous, qui sommes accrochés à nos flancs de montagne."

L'école accueille des enfants des communes environnantes de la vallée du Vénéon, jusqu'à Saint-Christophe-en-Oisans ou Le Bourg-d'Oisans. Pour Michel Martin, le maire délégué de la commune, les conditions particulières à ce village de montagne ont été oubliées par l'Éducation nationale. 

"Nous avons créé une classe passerelle, devenue classe maternelle, un succès. Le fait de simplifier le calcul et de supprimer un poste serait un recul de 20 ans en arrière. J’espère que nous trouverons des solutions", déclare-t-il.

Les manifestants demandent un sursis au rectorat, "un an en école maternelle pour proposer à des familles de venir vivre dans notre vallée du Vénéon", demande Michel Martin. "Les familles ont bien compris que nous avons dans nos vallées une proposition d’éducation intéressante. Pendant qu'elles vont travailler, nos enfants bénéficient d’un environnement protégé. Et tout ça ne marchera que si nous conservons notre école maternelle."

Les manifestants ont prévu de bloquer l'école communale jusqu'au 6 février prochain, date à laquelle le rectorat devrait rendre sa décision définitive. Une action est également prévue le 6 février 2024 devant les bâtiments du rectorat, à Grenoble.

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