"Notre village va mourir" : en Haute-Loire, ils se battent contre la fermeture d'une classe

En Haute-Loire, l'annonce de la fermeture d'une classe dans la petite commune rurale de Saint-Jeures, près d’Yssingeaux, provoque la colère de parents d'élèves. Pour eux, c'est la mort à petit feu de l'école.

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« Enfants sacrifiés, parents en colère » : les banderoles sont explicites. A Saint-Jeures, près d’Yssingeaux, en Haute-Loire, c'est tout un village qui s'oppose à la fermeture d'une classe. Dans cette petite école, la fermeture d'une classe conduirait à des regroupements de trois niveaux et à la fin de l'accueil des enfants de deux ans. Les parents craignent une baisse de la qualité de l'enseignement.

"On va créer un cercle vicieux" 

Aline Vattier, parent d'élève, explique : « Quels parents ont envie de scolariser leur enfants dans des classes où il y a trois niveaux ? Cela ne donne pas envie de s’installer dans le village, alors que dans les villages alentours, il y a des classes à deux niveaux. Fatalement, on va créer un cercle vicieux et il y aura moins de parents qui voudront s’installer dans le village ». Delphine Martin Blanco, parent d'élève, ajoute : « C’est une école où les instits et les enfants sont bien. Il y a du monde, il y a de jeunes couples qui s’installent dans la commune. On ne veut pas fermer la classe parce que ça veut dire que notre village va mourir ».      

"On est bien conscients du problème de sous-effectifs"

L'absence de mode de garde pour les enfants en très bas âge conduit de nombreuses familles à scolariser leurs enfants dans les communes voisines. Pour y remédier, une maison d'assistants maternels devrait voir le jour à la rentrée prochaine. De quoi espérer partir à la reconquête des effectifs. André Duboeuf, maire de Saint-Jeures, souligne : « On est bien conscients du problème de sous-effectifs. On y travaille déjà depuis deux ou trois ans. On a bon espoir de pouvoir résoudre ce problème avec cette crèche et cet assistant maternel qui s’installe. Je ne me fais pas de soucis dans les années qui viennent, on dépassera le seuil de 70 élèves. On a demandé à l’inspecteur d’académie qu’il nous laisse le temps de deux ou trois ans pour qu’on puisse atteindre sans difficulté le seuil de 70 élèves ».

En Haute-Loire, l'annonce de la fermeture d'une classe dans la petite commune rurale de Saint-Jeures, près d’Yssingeaux, provoque la colère de parents d’élèves. Pour eux, c'est la mort à petit feu de l'école alors que les données démographiques sont bonnes dans la commune. Intervenants : Aline Vattier, parent d'élève / Delphine Martin Blanco, parent d'élève / André Duboeuf, maire de Saint-Jeures / Pierre Moulin, inspecteur académique de la circonscription d'Yssingeaux ©M. Pitavy / E. Brot-Monnier / B. Courtine

Une analyse globale

La question des seuils n'est d'ailleurs pas la seule donnée qui rentre en compte pour acter une fermeture. Pierre Moulin, inspecteur académique de la circonscription d'Yssingeaux, précise : « Il s’agit de voir quelle est la démographie, quels sont les projets au niveau de ce territoire, s’il y a une dynamique au niveau des naissances, s’il y a des projets qui sont portés par la mairie pour accueillir notamment les plus jeunes enfants. C’est tout cela qui est étudié. Cela ne se résume pas qu’à des éléments chiffrés de seuils. Les seuils sont des éléments qui fournissent un indicateur. Après, nous sommes davantage dans la perspective d’avoir une analyse fine. On a à cœur de préserver un service public de qualité. Je pense que c’est très important. La géographie rentre en compte mais il y a aussi ce qu’on peut offrir à nos élèves ».

Les parents demandent un peu de temps à l'inspection d'académie, convaincus que les effectifs vont repartir à la hausse. La version définitive de la carte scolaire doit être adoptée ce jeudi 10 février.    

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