Isère : des médecins contraints de jeter des doses de vaccins AstraZeneca faute de patients

La mauvaise réputation du vaccin AstraZeneca devient un casse-tête pour les médecins généralistes qui passent leur temps à gérer des rendez-vous annulés ou reportés. Certains sont obligés de jeter des doses à la poubelle, d'autres envisagent même de cesser de prendre en charge les vaccinations.

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"Et bien voilà, celui-là il finit à la poubelle". Médecin généraliste à Vif, en Isère, Magalie Revix vient de jeter la dernière dose d’un flacon d’AstraZeneca, qui n’a pas trouvé preneur.  

Ce geste peut paraître choquant, pourtant c’est l’extrémité à laquelle sont poussés des généralistes depuis les ravages causés par la renommée du vaccin anglo-suédois. "A force d’avoir les médias qui cassent ce vaccin en annonçant tous les jours des morts, des cas de thromboses et des soucis avec AstraZeneca, j’ai commencé à avoir des annulations, raconte la généraliste. Et aujourd’hui, pour arriver à remplir un planning de vaccination, ça devient très compliqué. Je peux passer des heures au téléphone pour arriver à avoir trois patients qui vont accepter de se faire vacciner par ce vaccin-là".

Une situation complexe pour les médecins qui gardent leurs doses d'AstraZeneca sur les bras alors que leurs patients se ruent vers les vaccinodromes. "On ne doit pas être en concurrence avec les centres de vaccination, estime Magalie Revix. L’intérêt, c’est que la population soit vaccinée quel que soit le vaccin utilisé. Mais dans la mesure où vous proposez aux gens d’avoir un vaccin qui, entre guillemets "tue" et un vaccin qui "ne tue pas", alors que je rappelle qu’il y a aussi eu des soucis de thrombose chez Pfizer, forcément les patients vont se diriger vers celui-là".

 

Avec des collègues, on envisage d’arrêter de vacciner

Malgré toute la pédagogie déployée pour contrer la mauvaise réputation de l'AstraZeneca, pour la plupart des généralistes, le mal est fait. Beaucoup estiment qu'ils ne peuvent gérer cette situation.

C’est le cas de Lucille Boschetti, médecin généraliste à Grenoble. "Aujourd’hui j’avoue qu’avec des collègues on envisage d’arrêter de vacciner. C’est trop compliqué dans nos cabinets" reconnait-elle.

Une décision qui pourrait faire l'effet d'une bombe et favoriser encore plus la ruée vers les centres de vaccination...

 

 

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