Isère. Manifestation des intermittents du spectacle à Grenoble : "on se sent déniés, on veut se faire entendre"

Ce vendredi 26 mars, les acteurs du monde de la culture se sont rassemblés et ont défilé dans les rues de Grenoble. Ils lancent un nouveau cri de détresse face à la prolongation de la fermeture des lieux culturels. 

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" Il leur manque le trac, il leur manque de serrer leurs partenaires avant de monter sur scène, il leur manque le silence avant le frisson, le spectacle vivant..." Les mots scandés au micro, sur la place de Verdun à Grenoble, sont dictés par le désarroi et la colère. Il est 12 h 30, des danseurs sont placés en rond, masque sur le visage. Les artistes sont entourés d'une foule de spectateurs et de manifestants à l'occasion de ce rassemblement pour soutenir le monde la culture. 

Les intermittents du spectacle ont donné rendez-vous aussi à tous les citoyens pour les accompagner et les soutenir, dans l'expression de leur colère lors de cette manifestation. "Rendez-nous la culture!" résonne la voix régulièrement au micro des syndicats. Les corps des danseurs s'agitent, reculent, se mettent en boule, au rythme du fond musical instrumental. La chorégraphie se termine, c'est l'heure de dérouler les banderoles. Le cortège se prépare à défiler dans les rues de la capitale des Alpes.

À 13 h 30, le cortège avance rue Lesdiguières. Sur les banderoles qu'ils brandissent, des slogans de rage, des mots de colère et d'un certain désespoir :" Culture debout pour ne pas crever" est-il écrit 

Présents ce jour-là, une majorité d'intermittents du spectacle, qui s'estiment oubliés par le gouvernement en cette crise sanitaire. 

" Culture debout pour ne pas crever"

La fermeture prolongée des lieux culturels pèse moralement et financièrement pour ces professionnels. " On se sent déniés, on veut se faire entendre et ce qu'on demande en premier, c'est l'abrogation de l'assurance-chômage qui risque de faire des ravages" défend Lisa Lehoux, comédienne et membre de la CGT Culture 38. Ses mains s'agitent, elle poursuit : "On n'est pas là seulement pour les travailleurs de la culture, on est là aussi pour toutes les personnes en précarité qui subissent la crise".  

Pour soutenir le secteur, des Grenoblois en manque d'activité culturelle se sont également invités au défilé. "Je trouve ça dommage qu'il n'y ait plus de concerts, plus de cinéma, c'est abominable" fulmine une manifestante. Une autre s'interroge : "ça nous manque de voir des gens, on peut aller au supermarché... Alors pourquoi on ne peut pas aller voir une pièce de théâtre".

Ils sont un peu plus d'une centaine dans le cortège qui poursuit sa déambulation sur les grands boulevards. Derrière une banderole, une musicienne se désole de ne pas pouvoir exercer le métier qui la passionne : "Je le vis un peu comme une injustice", déplore-t-elle.


La mobilisation des acteurs de la culture à Grenoble a été lancé le mardi 16 mars à Grenoble.  Dans le sillage d'un mouvement national, la maison de la culture de Grenoble, la MC2, est occupée par des manifestants. Ils réclament notamment la réouverture des lieux culturels et un "plan de relance" des activités artistiques.

Alors symboliquement, la manifestation s'est terminée devant la maison de la culture de Grenoble. 

En France, ce sont plus de 70 lieux culturels qui sont occupés par des manifestants. 

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