"La population est prise en otage" : nouvelle opération de contrôle à Echirolles contre le trafic de drogue

Pendant plus de deux heures ce mercredi 21 août en début de soirée, une quarantaine de forces de l’ordre, accompagnées du sous-préfet de l’Isère et de la mairesse d’Echirolles, ont mené une opération de marquage de territoire dans l'immeuble du Carrare. L’objectif : montrer la présence policière et déstabiliser le trafic de stupéfiants.

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Depuis plus de dix jours, avec la recrudescence du nombre de fusillades dans l’agglomération grenobloise, les forces de l’ordre sont visibles dans les quartiers. C’est le message que veulent faire passer les autorités avec une nouvelle action qui s'est tenue ce mercredi 21 août de 20h à 22h35.

L’immeuble "Le Carrare", connu pour être un point de deal et nouveau terrain de fusillades, est inspecté par une quarantaine de policiers. Des appartements vacants sont visités. Ils ne seraient pas si vides : selon les forces de l'ordre, des guetteurs les squattent ou ils servent au stockage de stupéfiants.

Les profils des personnes faisant le guet aux pieds de l’immeuble sont souvent des "primo-accédants au territoire français, explique Christian Goyheneix, directeur adjoint de la police nationale de l'Isère. Ils sont payés deux fois moins que les guetteurs français."

Il décrit le trafic comme "une vraie entreprise. Les chefs ont des velléités expansionnistes. C’est la période que nous traversons comme en 2008 ou encore en 2010 avec violences urbaines." Leur motivation : "l’appât du gain." 

Population prise en otage

Laurent Simplicien, secrétaire général adjoint de la préfecture de l'Isère, tient à souligner l’action de l'État : "Il n’y a pas de pause dans la lutte contre le trafic organisé." Cette action a pour but de "déstabiliser le trafic". Notamment "pour les gens qui aspirent à vivre normalement dans les quartiers."

Ce à quoi acquiesce Amandine Demore, maire communiste de la ville. "La population est prise en otage. C’est pour cela que j’ai appelé à l’aide pour elle. C’est pourquoi je demande : le retour d’une police de proximité et un commissariat de plein exercice sur le territoire. C'est inquiétant et je crains la balle perdue." La préfecture assure qu'"un renfort de CRS vient en appui des agents de police grenoblois déjà mobilisés."

La préfecture rappelle dans un communiqué avoir mené six opérations "place nette" dans "le département dont une sur la commune d'Echirolles et l'immeuble "Le Carrare" au mois de mars 2024."  Laurent Simplicien rappelle que "le trafic s’adapte aux actions que nous menons. Il est extrêmement puissant." 

S’il y a trafic… C’est qu’il y a une demande et de la consommation. On peut lutter contre les trafics mais il nous appartient d’être responsables face à la consommation de stupéfiants.

Laurent Simplicien

Secrétaire général adjoint de la Préfecture de l'Isère

Une lutte sur plusieurs fronts

Ce combat se mène aussi en coulisses "pour remonter les circuits de blanchiment d’argent et les différents liens entre les clans. Cela permet d’apporter des réponses en termes de confiscations de biens qui marquent plus les esprits que les sanctions pénales", ajoute Christian Goyheneix.

Enfin, "depuis le début de l'année sur le territoire grenoblois, 72 personnes ont été interpellées, 1.300 personnes et 600 véhicules contrôlés." Résultat : "Plus de 100.000 euros saisis, deux kilos de cocaïne et 12,5kg de résine de cannabis saisis", rappelle la préfecture de l’Isère.

Une heure après la fin de cette opération d'envergure, une nouvelle fusillade a éclaté dans un autre quartier de la commune. Depuis le début du mois, il s'agit de la sixième.

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