Ils avaient agressé des mères de familles qui s'opposaient au trafic de drogue dans leur quartier d'Echirolles, près de Grenoble. 6 jeunes comparaissaient en appel hier, mercredi 13 juin 2018. L'avocat général a réclamé 3 ans de prison à leur encontre.
Trois ans de prison ont été requis, ce mercredi 13 juin 2018, à l'encontre des six jeunes jugés en appel à Grenoble pour avoir agressé des mères de famille qui s'étaient interposées contre le trafic de drogue dans leur quartier d'Echirolles (Isère).
L'avocat général, Philippe Muller, a réclamé des condamnations "marquantes", "d'abord pour les prévenus" assorties du mandat de dépôt pour les trois qui comparaissaient libres pour violences en réunion, et le maintien en détention pour les trois autres jugés pour détention de stupéfiants ou d'arme, et de violences pour deux. "Les peines seront vilipendées comme excessives mais j'assume", a ajouté M. Muller, dont les réquisitions dépassent celles de première instance (quelques mois à 5 ans ferme) et les condamnations du tribunal correctionnel en février, qui allaient de 4 mois à un an ferme.
Il a justifié cette position pour permettre à la cour "d'embrasser l'intégralité du dossier" qui touche au contexte de "gangrène" des quartiers grenoblois par la drogue. Et parce que les prévenus "ont dépassé la limite et enfreint une règle importante dans les quartiers: on ne touche pas aux mères". Le magistrat a appelé à "répondre à la demande de ces femmes" dont "l'intervention courageuse fait l'effet d'un certain échec sur le plan de la répression, de la prévention et de la société".
Les 11 et 12 décembre, des mères de familles qui avaient décidé d'occuper l'espace dans leurs allées de la Place Beaumarchais, un des nombreux quartiers sensibles de l'agglomération grenobloise, avaient été frappées par un groupe de jeunes gens. Lors des interpellations, d'importantes saisies de drogues -- cannabis, cocaïne -- , de matériel de coupe et de pesée, d'argent (plus de 7.000 euros) et d'une arme avec des cartouches avaient été réalisées chez trois des prévenus.
Les premières plaidoiries de la défense ont toutes dénoncé l'absence d'individualisation de la peine requise et demandé à ce que la cour s'en "tienne au dossier".