Mort de Nahel à Nanterre : bateau brûlé, commissariat incendié, mairies attaquées... nouvelle nuit de violences urbaines à Grenoble, Annecy et Chambéry

Dans les Alpes, trois jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, des violences urbaines ont marqué la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin. De nombreux incendies ont eu lieu dans les départements de l’Isère, de la Haute-Savoie, et de la Savoie. Des policiers et des pompiers ont été pris à partie.

Comme la veille, de nombreuses communes des Alpes ont connu une nouvelle nuit de violences urbaines, dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin. Cela fait suite à la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, ce mardi.

En Isère, les pompiers ont été mobilisés à partir de 21 heures jusqu’à 4 heures du matin. Les incendies ont touché principalement les villes de Grenoble, Saint-Martin-d’Hères, Échirolles. Des tirs de mortiers ont été envoyés vers les effectifs de pompiers et de police dans ces villes. Les conducteurs M'TAG ont exercé leur droit de retrait dans la soirée, après des "tirs de mortiers", selon la M'Tag à l'AFP. Les lignes de tramway ont été arrêtées à partir de 23 heures.

À Grenoble, selon les informations de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), des feux de poubelles ont été constatés rue Gaston Letonnelier et devant la bibliothèque, rue Paul Cocat. Dans la même rue, un véhicule bélier incendié a fini sa course dans la Banque Postale. Plusieurs tirs de mortiers et jets de projectiles ont été envoyés envers les policiers et les pompiers qui intervenaient pour éteindre l'incendie. La poste a subi de gros dégâts. Aucun blessé n'a été à déplorer.

Dans la journée de ce vendredi, Eric Piolle a réagi aux épisodes de la nuit, via un communiqué. "Je tiens à exprimer mon soutien à la famille et aux proches du jeune Nahel, nouvelle victime inacceptable et inadmissible de dérives individuelles et aussi d’un dysfonctionnement profond dans le cadre donné par les gouvernements à nos forces de police. Sa mort nous indigne et nous scandalise car personne ne mérite de mourir dans de telles circonstances." 

Avant de poursuivre : " Pour autant, la colère ne peut s’exprimer par la violence et les dégradations. S’en prendre au service public et aux biens impacte surtout et en premier lieu les citoyen(nes), en particulier celles et ceux des quartiers populaires, et les agent(es) mobilisé(es) sur le terrain. J’appelle à garder la protestation digne et sans violence."

 

La mairie de Fontaine saccagée

À Fontaine, plusieurs feux de poubelles et des dégradations du mobilier urbain ont été constatés.C'est la mairie qui a été le plus touchée. Au total, il y a eu "plus de 200 mètres carrés de dégradation au niveau du rez-de-chaussée" ainsi que du "mobilier saccagé", selon les informations de la DDSP. Là aussi, aucun blessé n'a été à déplorer.

Dans un communiqué, le maire de la ville, Franck Longo, a évoqué "une bande d’une quarantaine de casseurs"  à l'origine du saccage. Il indique également que l'équipement culturel La Source a été incendié et cassé. Enfin, les écoles Balmes et Langevin ont été dégradées. "Ces faits graves ne sont en aucun cas justifiables", a-t-il dit, avant d'appeler "au calme et à l’apaisement. La violence ne doit jamais être une solution". 

Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos montrent également des images d'un bateau en proie aux flammes dans l'agglomération grenobloise.

À Villefontaine, c’est le poste de police municipale qui a été ciblé. Patrick Nicole-Williams a exprimé, ce vendredi matin, à nos confrères de France Bleu Isère son dépit. Il a dit "ne pas comprendre cet acharnement". Le bâtiment a subi de gros dégâts. La mairie a aussi subi des dégradations, moins importantes.

170 pompiers mobilisés, 140 feux en Isère

Dans le Nord Isère, de nombreux feux de poubelles ont également été recensés. Les pompiers sont intervenus à l’Isle d’Abeau et à Bourgoin-Jallieu. Dans cette dernière ville, une écolea été visée. À Fontaine, c'est une salle de spectacle qui a été prise pour cible.

Enfin, à Vienne, des dégradations ont eu lieu dans le quartier Malissol et Plan des Aures, à Pont Évêque. Plusieurs poubelles ont été brûlées. Des tirs de mortier et des jets de pierres ont été envoyés sur les effectifs de pompiers.

Au total, ce sont 170 pompiers de l’Isère qui ont été mobilisés sur le terrain pour 140 feux. Deux postes de commandements avancés ont été mis en place à Grenoble et à Saint-Quentin-Fallavier. Lors de leurs interventions, deux véhicules ont été pris pour cible par des jets de pierres et des tirs de mortiers, à Échirolles. Ces attaques n'ont fait aucun blessé.

Des incendies ont eu lieu également en Haute-Savoie et en Savoie

Le SDIS 73 a dû éteindre de nombreux feux de poubelles et de mobiliers urbains. Principalement à Albertville, Chambéry et Aix-les-Bains. La mairie de La Ravoire, dans l'agglomération de Chambéry, a été attaquée. Sur ses réseaux sociaux, la ville a indiqué que "l'ensemble des services restent ouverts aux horaires habituels", malgré ces dégradations.

En Haute-Savoie, les pompiers ont été appelés à partir de 22h18 pour intervenir dans les villes d’Annecy et d’Annemasse. À Annecy, les tensions sont apparues dans le quartier des Teppes, selon des images du Dauphiné Libéré montrant un groupe de personnes tentant de forcer l'entrée d'un centre commercial

Le Maire d’Annecy François Astorg, ainsi que d’autres élus, se sont rendus sur place aux côtés des forces de police mobilisées, des habitants du quartier et des propriétaires des commerces vandalisé, ce vendredi matin. Les dégradations laissent place à une importante opération de nettoyage, ainsi qu’une intervention pour remettre en service les caméras de vidéoprotection qui ont été endommagées, explique la ville dans un communiqué.

Dans le même temps, l'élu a exprimé : "La mort de Nahel suscite une vive émotion dans tout le pays. Je suis moi-même profondément attristé par ce drame. La justice doit faire son travail pour que la lumière soit faite. Concernant les dégradations survenues hier soir à Annecy, j’en appelle à la responsabilité de chacun : la violence ne doit pas être l’expression de la colère. Je remercie les professionnels mobilisés et condamne fermement la détérioration du mobilier urbain et des commerces pillés."

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