Le projet de réaménagement du quartier Metz-Strasbourg, dans le centre-ville de Grenoble, fait à nouveau débat. La mairie écologiste souhaite en partie piétoniser ce secteur, mais beaucoup de commerçants s'y opposent fermement et dénoncent la suppression prévue des stationnements.
Le ton est monté d'un cran dans le quartier Strasbourg. Le projet de réaménagement porté par la mairie de Grenoble fait grincer des dents chez certains commerçants et habitants de ce quartier dynamique du centre-ville. Des élus municipaux sont allés, il y a quelques jours, à la rencontre des riverains.
"Ce qu'ils proposent, c'est pas mal de bancs, du mobilier urbain. Cela veut dire que ça amène une certaine population qu'on n'a pas envie de voir squatter sur la place, surtout la nuit", regrette Christiane, une habitante de la place de Metz.
Parmi les points de désaccord, la suppression du parking place de Metz pour y créer une zone piétonne qui s'étendra jusqu'au parvis de l'église Saint-Joseph. Les commerçants, dont une majorité s'oppose fermement au projet, craignent pour l'attractivité du secteur.
"Le problème, c'est qu'ils enlèvent des places de stationnement sans en construire d'autres, dénonce Kévin Sider, restaurateur de la place de Metz. Qu'on embellisse le quartier, il n'y a pas de problème. Mais pourquoi enlever ce stationnement pour nos clients ? Je ne comprends pas."
Le projet de réaménagement du quartier s'intègre dans le programme Cœur de ville lancé par la Métropole de Grenoble, en lien avec la municipalité. Il vise à étendre la piétonnisation dans l'hyper-centre, végétaliser les espaces et laisser plus de place aux déplacements alternatifs à la voiture.
Bientôt le début des travaux
"Je pense que c'est plutôt une bonne idée", estime Kévin, livreur à vélo, selon qui cette piétonnisation pourrait apporter "moins de pollution, moins de bruit de voitures, plus de sérénité et plus de verdure." La mairie rappelle que trois parkings souterrains et un autre à ciel ouvert, place Vaucanson, se situent à proximité. Après concertation, un stationnement limité à 20 minutes sera conservé sur le secteur.
"Plus on va avancer dans ce type de projet, plus on va reprendre de l'espace à la voiture. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne pourra plus venir en voiture dans le secteur", assure Alan Confesson, adjoint au maire EELV de Grenoble chargé des commerces.
"On a fait un compromis important : laisser la rue de Strasbourg ouverte à la circulation des voitures alors que le projet initial prévoyait une piétonnisation intégrale. On a entendu les inquiétudes qui pouvaient émaner des commerçants et de certains habitants. On arrive à la fin de cette étape de concertation et il va falloir passer au chantier", ajoute-t-il.
Les travaux pourraient démarrer d'ici la fin de l'année avec une première phase sur les réseaux d'assainissement avant de passer à la rénovation des revêtements. La réhabilitation du quartier, dont la phase de concertation s'achève le 2 avril, doit être terminée avant la fin du mandat en 2026.