Plan blanc activé en Isère faute de soignants : les établissements de santé "très inquiets à l'approche de l'hiver"

Le plan blanc est activé en situation de crise pour redéployer les effectifs. Il est déclenché depuis le 5 novembre dans l'agglo grenobloise et le Voironnais en Isère, faute de lits mais surtout de personnel. Le CHU qui fait déjà face à un afflux de patients redoute "ce qui va se passer cet hiver".

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Au Centre hospitalier de Grenoble Alpes (CHUGA) ce lundi 8 novembre à 14 heures, c'est réunion de crise. Autour de la table, ou en visio, les chefs de service de l'hospitalier mais aussi les responsables des établissements de santé privés, de médecine, de chirurgie ou d'obstétrique de toute l'agglomération de Grenoble mais aussi du bassin de Voiron.

Il s'agit de peaufiner les derniers détails du plan blanc déclenché à la demande de l'Agence régionale de santé (ARS). La situation est alarmante en cette période de l'année, car ce n'est pas l'afflux de malades du Covid qui en est à l'origine, comme lors de la pandémie, mais par ricochet le manque cruel de personnels soignants, médecins comme infirmier(ère)s.

En situation d'épuisement, éprouvés par le combat contre le virus, ou tout simplement dégoûtés par le métier et ses conditions, bon nombre de soignants dans le paramédical ont aussi démissionné. Certains sont suspendus faute de pass sanitaire. Rarement la pénurie de personnel, et par conséquent la fermeture de lits, n'a été si vive.

A la clinique de Belledonne par exemple "cela fait des semaines que 20 postes sont ouverts mais toujours vacants, ce qui nous a forcé à réduire les lits et les opérations, afin de préserver aussi la santé de ceux qui sont de service", s'alarme Christel Peres-Bruzaud, directrice générale. Pas question de conditions dégradées, il a donc fallu déprogrammer, seules restent prioritaires les urgences en cardiologie et en obstétrique.

C'est en effet une situation inédite

Le professeur Marie-Thérèse Leccia, présidente de la commission médicale du CHUGA le reconnaît : "la situation est inédite, habituellement c'est pour cause d'afflux de patients, là, c'est très particulier. Ici par exemple, on manque de médecins urgentistes et de personnel paramédical, et c'est le cas de tous les établissements du département, privés ou publics. Il s'agit donc de nous coordonner, d'ajuster les effectifs en fonction et de se coordonner. Nous sommes solidaires, on l'ai fait pendant le Covid, on a l'habitude de travailler ensemble".

Concrètement, les urgences, faute de médecins, qui accueillent en général près de 100 personnes par jour, "tentent de favoriser les admissions directes de cardio ou de chirurgie. On repense le modèle et on sollicite directement les services, puisque nous manquons de médecins", explique le Docteur Nicolas Albin, Oncologue du Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble.

 

Des urgences en "mode minimum"

Dès ce lundi, à partir de 20 heures, "les urgences du CHUGA seront en mode minimum, cela veut dire que nous traiterons bien sûr les urgences vitales, les urgences pédiatriques, les soins vitaux qui ne peuvent pas attendre, disons au-delà de 6 heures, indique pour sa part le docteur Marc Blancher, Chef des urgences du CHUGA. Le médecin qui conseille d'appeler le 15, "qui a du monde pour bien orienter et décider d'envoyer une ambulance ou pas", ou alors de se rapprocher de son médecin traitant "même si ceux-ci on le sait ne se déplacent plus et prennent de moins en moins de nouveaux patients".

Le Docteur Legeais, chirurgien et président du Syndicat des médecins de l'Isère lui, s'alarme en concluant : "nous ne sommes qu'en novembre, je suis très inquiet sur ce qui va se passer cet hiver, quand les stations vont faire le plein, avec les nombreux accidents de ski traumatologiques, alors que nous sommes déjà, aux urgences à Grenoble et à Voiron, sur la corde raide avec une semaine d'attente !"

 

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