Plan contre le harcèlement scolaire : "ça va dans le bon sens, mais il faut que ça soit suivi d'effet"

Elisabeth Borne a présenté, ce mercredi 27 septembre, un plan interministériel contre le harcèlement scolaire. Numéro d'urgence unique, création de brigades, mesures contre le cyberharcèlement… Les syndicats des Alpes saluent les grandes lignes du projet, mais rappellent l'importance d'accompagner les équipes éducatives.

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Il est désigné comme un "électrochoc" par le gouvernement. L'exécutif a présenté ce mercredi, dès 17 h 00 depuis Matignon, un plan pour lutter contre le harcèlement scolaire. Six ministres ont précisé, les contours du projet, aux côtés d'Elisabeth Borne. La Première ministre promet une "mobilisation générale" et une "lutte implacable".

Nicolas, Lindsay, Lucas… Les cas de suicide se sont multipliés ces derniers mois. En France, près d'un million d'enfants ont été victimes de harcèlement ces trois dernières années. "Il était temps qu’un tel programme arrive", assure Marie-Luce Péneau, membre du syndicat général de l’Education nationale (Sgen-CFDT) en Haute-Savoie.

CPE dans un lycée général à Rumilly (Haute-Savoie), elle affirme que "le chantier est énorme pour l’Éducation nationale. Dès la petite enfance, il est nécessaire d’agir et d’instaurer une culture de la bienveillance. Ce plan va dans le bon sens, mais il faut que ça soit suivi d'effet". Des cours d'empathie vont être notamment intégrés dans les établissements, et un questionnaire anonyme sera soumis à tous les élèves du CE2 à la 3ᵉ pour repérer les signaux.

Former davantage

Dans le viseur du gouvernement notamment : les réseaux sociaux. Parmi les mesures annoncées figure le bannissement pendant six mois des réseaux sociaux de l’élève harceleur. Douze mois en cas de récidive. La confiscation du téléphone portable peut être envisagée dans les cas les plus graves. "Mais là, ça dépasse le cadre de l’école. Ce sont des choses qu’on ne maîtrise pas", ajoute François Lecointe, secrétaire académique du SNES-FSU Grenoble.

Il faut aussi aller à la cause. Un jeune qui harcèle ne va pas bien lui-même.

Marie-Luce Péneau, membre du Sgen-CFDT

"Il faut aussi aller à la cause. Un jeune qui harcèle ne va pas bien lui-même", ajoute Marie-Luce Péneau. "Il faut travailler avec tout le monde. Avec le harceleur et le harcelé. Et prendre le temps de former les enseignants, temps que nous n’avons pas".

Des brigades anti-harcèlement verront le jour aussi, avec des professeurs référents, mais aussi des élèves ambassadeurs. Dans l'académie de Grenoble, les moyens sont déjà là. Cinq personnels éducatifs, par établissement, sont formés à la lutte contre le harcèlement sur le territoire. Soit 3 000 personnes. 

D'après François Lecointe, "beaucoup de choses existent déjà dans notre région. Les enseignants peuvent être pointés du doigt, mais la majorité des établissements sur notre territoire sont sensibles à la question du harcèlement".

Le dispositif pHARe, est aussi étendu aux lycées depuis la rentrée. Créé en 2021, il s’appuie sur "un réseau de 400 référents académiques et départementaux, répartis sur tout le territoire pour traiter les situations de harcèlement signalées par les chefs d’établissements".

Initiative soutenue par le rectorat de Grenoble, comme il y a quelques jours :

Un numéro unique, le 3018, est aussi mis en place. Chaque signalement est pris en compte par des référents académiques. "C’est une très bonne chose, qui existait déjà en soi", rappelle Marie-Luce Péneau. "Le problème, c’est que les parents veulent des réponses au plus vite. Mais nous ne pouvons pas judiciariser les harceleurs".

De son côté, Caroline Fourniol, référente harcèlement à l’académie de Grenoble est ravie que "le gouvernement donne des moyens aux rectorats. Mais nous avons déjà mis en place un plan massif pour former toutes les équipes éducatives. Nous continuerons à être fortement investis".

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