Le paracycliste isérois n'en finit plus de collectionner les titres. Florian Jouanny, déjà médaillé à Tokyo en 2021, est le grand favori pour les JO de Paris en 2024. Rencontre, en Oisans, où le champion s’entraîne six jours sur sept.
D’habitude, c’est sur les routes sinueuses de l’Oisans, dont il est originaire, qu’il use les gommes de son vélo. Mais ce jour-là, Florian Jouanny, le paracycliste de 31 ans mutimédaillé, a choisi l’option "home trainer" pour s’entraîner. Les bourrasques, et surtout la pluie, ont eu raison de lui. "Au moins, je ne vais pas me mouiller, plaisante l’athlète, et puis ça permet de varier les séances d’entrainement. Le fait de ne pas être sur la route et être sur le home trainer, le fait que l’on n'ait rien d’autre à se poser comme question à part regarder son compteur et gérer ses puissances, ça permet de faire du travail de qualité."
Un entraînement quotidien
Un entraînement six jours sur sept et plusieurs centaines d’heures passées sur son handbike, c’est la condition pour garder son statut de leader de la discipline. Mais aussi pour préparer au mieux les JO 2024 à Paris : "Le fait d’être à domicile, j’essaye de ne pas le prendre comme une pression supplémentaire, au contraire, j’essaye de le prendre comme un avantage. Il n’y aura pas de grand voyage en avion, de décalage horaire, c’est à domicile, il y aura sûrement la possibilité d’aller voir le parcours avant, il faudra que ce soit un atout plus qu’autre chose."
Si Florian Jouanny réussi ses Jeux à Paris comme il a réussi ceux de Tokyo en 2021, où il a été sacré champion paralympique, alors il pourra ajouter des nouvelles médailles à sa collection déjà très fournies : champion d’Europe, champion paralympique et double champion du monde en titre sur route. "Dans le sport, derrière les médailles, il y a autre chose que l’on cherche, le dépassement de soi par exemple. Si les médailles sont là, c’est mieux évidemment."
Un caractère bien trempé et l'envie d'aller plus loin
Cette réussite sportive, c’est tout sauf du hasard, nous dit sa maman : "Florian a toujours été volontaire, il avait peur de rien, toujours vouloir faire plus, il a un côté orgueilleux, il aime bien être le plus fort."
En effet, c’est le résultat d’un caractère bien trempé, d’une envie de performer ancrée au plus profond de lui. Et puis il y a aussi un environnement familial propice à l’épanouissement du champion : "avoir la famille à proximité, les parents en particulier, ne serait-ce que pour partir à l’entrainement, pour bricoler le vélo, préparer la boisson énergétique, font que ça facilite et ça fait aussi partie de la performance, c’est une des choses qui fait que ça fonctionne bien."
Florian Jouanny est devenu tétraplégique suite à un accident de ski qui l'a touché aux cervicales, en 2011. Il a perdu l’usage de ses jambes et de son tronc, ses bras et ses mains ont également été touchés, mais il a gardé un peu de mobilité dans ses membres supérieurs pour actionner son handbike. En progrès constant depuis Tokyo Florian Jouanny a toutes les cartes en main pour faire au moins aussi bien à l’occasion des Jeux Paralympiques de Paris en septembre prochain.