Crédité de 22,4% des voix à l'issue du vote électronique pour la primaire écologiste en vue de la Présidentielle, le maire de Grenoble ne s'est pas qualifié pour le second tour qui opposera Yannick Jadot à Sandrine Rousseau.
Il n'a donné aucune consigne de vote pour le second tour mais Éric Piolle a tout de même brièvement réagi hier à sa défaite à la primaire écologiste en vue de la Présidentielle. "L'écologie sort grandie de ces débats" a déclaré dimanche soir le maire de Grenoble qui a aussi insisté sur "le besoin d'une écologie qui s'ouvre aux aspirations des Français", en particulier de "la jeunesse et des milieux populaires".
Quatrième à l'issue du vote électronique lancé jeudi dernier, celui que l'on présentait comme le challenger voire le possible vainqueur de cette primaire n'a obtenu que 22,4% des suffrages à 40 voix seulement de Delphine Batho qui arrive en troisième position. Delphine Batho dont le discours sur la décroissance a manifestement trouvé plus d'écho chez les votants. La radicalité, c'était aussi le leitmotiv de Sandrine Rousseau qui, elle, arrive deuxième de cette primaire avec 25% des voix. Elle est qualifiée au second tour dont on connaîtra le résultat le 28 septembre. Sans surprise, Yannick Jadot arrive en tête mais le grand favori ne creuse en aucun cas l'écart. Sa notoriété n'a pas suffi à convaincre davantage de votants. Une petite déception pour lui.
Les pronostics déjoués
"Nous avons plus de 90% des inscrits qui ne sont pas membres d'un parti politique" a réagi de son côté Julien Bayou, le Secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts. "Cela rendait les pronostics aléatoires mais effectivement Éric Piolle figurait dans le tiércé et il le rate de 40 voix".
Avec à peine 3000 voix d'écart entre Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, le second tour de cette primaire s'annonce très ouvert. Idéologiquement, Delphine Batho et Éric Piolle sont plus proches de Sandrine Rousseau que de Yannick Jadot présenté comme plus centriste au sein d'EELV. D'ailleurs, sitôt après l'annonce des résultats, dans un appel du pied à peine voilé, Sandrine Rousseau a salué "la vision humaniste" d'Éric Piolle.
La déception des alliés du maire de Grenoble
Réunis hier soir dans un bar grenoblois, une soixantaine de partisans d'Éric Piolle n'ont, eux, pas caché leur tristesse. "On a quand même un groupe de 5000 adhérents" a déclaré le porte-parole local du maire de Grenoble Olivier Rey, "et, là, c'est la déception étant donné notre investissement [...] J'ai le sentiment que cela n'a pas payé à la hauteur de ce que l'on espérait". Ces dernières semaines, Éric Piolle avait en effet multiplié les déplacements, tissant méticuleusement son réseau de soutiens, élaborant un programme de propositions précises comme l'ISF climatique et la création de 25.000 fermes municipales.
Quel avenir pour Éric Piolle ?
Son ambition présidentielle déçue et l'expérience de primaire derrière lui, Éric Piolle restera-t-il maire de Grenoble ? À quelques mois d'une échéance telle que les Législatives, la question peut légitimement être posée. Il se murmure dans le petit milieu grenoblois qu'il pourrait être candidat sur la 3e circonscription de l'Isère face à la députée LREM Émilie Chalas.
Le vote pour le second tour de la primaire écologiste se déroulera, lui, du 25 au 28 septembre. Un débat entre les deux "finalistes" Sandrine Rousseau et Yannick Jadot est prévu mercredi soir, 22 septembre sur LCI.