Réforme des retraites : "on a ça dans nos gènes", chez les Goizet, manifester c'est une histoire de famille

durée de la vidéo : 00h01mn34s
Quatre générations de la famille Goizet ont défilé ensemble ce mardi à Grenoble contre la réforme des retraites
Quatre générations de la famille Goizet ont défilé ce mardi dans les rues de Grenoble ©France 3 Alpes / C. Antiga - N. Rapuc - Q. Maury

Pour la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Chantal Goizet a défilé avec mari, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants dans les rues de Grenoble. La lutte, elle et les siens ont cela dans le sang. Portrait d'une famille militante.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Là, c'est la compagne de mon fils, ma fille, ma fille, mon fils, mon époux, mon arrière-petit-fils, ma troisième fille, ma petite-fille" : Chantal Goizet passe en revue les membres de sa famille venus manifester ce mardi contre la réforme des retraites dans les rues de Grenoble. Avec les cousins, les cousines ou encore son frère, ils sont ainsi une vingtaine à se retrouver dans le cortège. Mais "ce n'est pas une réunion de famille, on sait pourquoi on est là", insiste la septuagénaire.

"La retraite, c'est quand même une notion de solidarité entre tous et c'est ce que l'on défend, ce sont nos valeurs et c'est le lien familial", poursuit Chantal qui a "la lutte contre les injustices dans les gènes".

"Il y a des gens qui ont énormément d'argent et on demande toujours aux mêmes. Les personnes qui vont travailler le plus longtemps seront celles qui ont le moins d'argent, particulièrement les femmes d'ailleurs", poursuit cette retraitée qui a travaillé dans le service ménage de la ville d'Echirolles.

J'ai toujours milité et je continuerai à militer. Je ne serai jamais un mouton

Chantal Goizet

septuagénaire iséroise

"Au temps où je travaillais il y avait des femmes qui partaient à 65 ans et une grande majorité avait énormément de douleurs et de difficultés donc je trouve cela très injuste de maintenir aussi longtemps des personnes au travail", argumente cette militante de la première heure qui manque rarement l'occasion de se mobiliser.

"J'avais un père qui était résistant, militant. Je suis militante, je continue et je crois que je continuerai jusqu'au bout, je ne serai jamais un mouton", assure Chantal Goizet. Sa détermination est d'autant plus forte qu'elle trouve le gouvernement sourd aux revendications des travailleurs. 

"Je crois que c'est la première fois depuis 1968 qu'on a un gouvernement aussi méprisant vis-à-vis de la population et des travailleurs. Il y a une frontière entre les classes dirigeantes et les classes qui travaillent", continue cette grand-mère qui a pu partir à la retraite à 55 ans. 

Transmettre les valeurs du combat

Amélie, sa petite-fille, défile à ses côtés. A 27 ans, la jeune femme a été biberonnée à la défense de ses droits. "Mes parents se sont rencontrés, lorsqu'ils étaient en lutte pour la libération de Nelson Mandela", explique-t-elle. A son tour, elle transmet ce qu'elle juge être un sens de la responsabilité citoyenne à sa belle-fille, en primaire, et bientôt à son fils.

"En tant que parents, on essaye de transmettre nos valeurs et ça, cela fait partie de ce que je veux transmettre au maximum", indique Amélie qui s'inquiète pour son avenir et pour celui de ses enfants.

"Aujourd'hui ils disent qu'on va partir à la retraite à 64 ans, demain ce sera à 69, après-demain ce sera 70. En fait, je me demande si un jour je vais pouvoir profiter de ma retraite. Moi j'ai pu profiter de ma grand-mère quand j'étais enfant et j'ai envie aussi que mes parents profitent de mes enfants, que je profite de mes petits-enfants plus tard", dit-elle. 

La tradition du 1er mai

Amélie a la ténacité dans le sang, au moins autant que sa grand-mère : "ce n'est pas la première manifestation, ce n'est pas la dernière. On va être là jusqu'au bout, faut qu'ils nous entendent, c'est important, on est dans un pays démocratique. Tant que le gouvernement ne nous écoutera pas, on sera là", insiste-t-elle. 

Chacun est donc venu pour ses propres raisons, indépendamment des autres membres de la famille. Une démarche individuelle "naturelle". "On n'a jamais forcé personne", indique Chantal. Mais la famille a quand même sa tradition : "il y a une manifestation que l'on fait pour se retrouver en famille, c'est celle du 1er mai", explique Amélie. "C'est la fête du travail et c'est important la valeur du travail pour nous, mais pas comme le voudrait le gouvernement", conclut-elle dans un sourire.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information