Selon une étude, les suicides sont en baisse malgré de nombreuses disparités

À l'occasion de la journée de prévention nationale contre le suicide, ce lundi 5 février, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a dévoilé les résultats d'une enquête sur le suicide. Les hommes restent plus touchés que les femmes, et les tentatives sont en hausse chez les moins de 25 ans.

Chaque année en France, le nombre de décès par suicide recule. C’est notamment le cas dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA). Selon le bulletin annuel de l’Agence régionale de santé (ARS), publié à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le suicide ce lundi 5 février, le taux de mortalité par suicide est passé de 1 215 cas en 2000, contre 965 en 2020.

Les 45-59 ans sont les plus touchés, et trois décès sur quatre concernent les hommes. Deux catégories échappent toutefois à cette baisse globale : depuis 2015, une hausse importante du nombre de suicides est observée chez les 60-74, de même que chez les 15-29 ans depuis 2014.

Permanence des inégalités sociales

Fait notable, les inégalités sociales face au suicide persistent. Les populations défavorisées sont plus à risque, tout comme celles résidant dans des communes rurales plutôt qu’urbaines. Mais les villes n'échappent pas non plus à cette tendance : depuis 2011, le nombre de suicides chez les hommes vivant dans des communes urbaines défavorisées diminue moins fortement que dans les communes urbaines privilégiées.

D'après l'enquête de l'ARS, cet écart s'explique par un meilleur accès aux soins, "un meilleur soutien social" et un "meilleur accès à la prévention" des publics favorisés.

Au sein même de la région Auvergne-Rhône-Alpes, de fortes disparités départementales subsistent. "Dans la Loire, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme chez les hommes comme chez les femmes et la Savoie et la Haute-Savoie chez les femmes ont des taux élevés, largement supérieurs à la moyenne régionale".

Au contraire, l’Ain et le Rhône pour les deux sexes, le Cantal pour les femmes et l’Ardèche et la Haute-Savoie pour les hommes ont les taux les plus faibles de la région avec des valeurs bien inférieures à celles de la région et de la France métropolitaine. L’Allier, la Drôme, l’Isère pour les deux sexes et le Cantal et la Savoie chez les hommes, présentent des taux proches des valeurs régionales.

Forte répercussion du Covid sur les moins de 25 ans

Dernière catégorie passée à la loupe : les jeunes Français, particulièrement atteints par la crise du Covid-19. Si entre 2018 et 2020, le nombre de séjours hospitaliers pour tentative de suicide est en baisse, il est reparti à la hausse entre 2020 et 2022. En 2022, 39 % des passages aux urgences pour tentative de suicide ont concerné les moins de 25 ans.

"Cette tendance chez les plus jeunes est concordante avec les perceptions des psychiatres de la région et elle est confortée par d’autres résultats : hausse nationale des syndromes dépressifs et hospitalisations pour lésion auto-infligée chez les jeunes filles de 10 à 24 ans après le second confinement et augmentation régionale des passages aux urgences pour tentative de suicide chez les 11-17 ans."

Une tendance confirmée par l'augmentation du nombre d'appels au 3114, le numéro national de prévention du suicide, en 2023. Les centres d'appels de l'Auvergne-Rhône-Alpes sont concernés : + 2,4 % par rapport à 2022 à Lyon, et + 4,7 % à Saint-Etienne.

Intensifier la lutte contre les discriminations anti-LGBTI+

Fait marquant pour cette 10e année, une enquête a également été réalisée en 2023 auprès de professionnels et bénévoles sur le risque suicidaire des personnes LGBTI+ en Auvergne-Rhône-Alpes. Le but : identifier les besoins et contraintes des professionnels et bénévoles face à la souffrance psychique et au risque suicidaire des personnes LGBTI+ et de dégager des pistes d’actions.

"Les indicateurs de santé mentale et de santé sexuelle sont [...] particulièrement dégradés dans la population LGBT, note l'enquête. En effet, l’observation des indicateurs portant sur la dépression, les pensées suicidaires ou les tentatives de suicides montre des prévalences plus importantes chez les personnes homosexuelles/bisexuelles que chez les personnes hétérosexuelles."

Selon les premiers résultats de l’ARS, la lutte contre les discriminations anti-LGBTI+ constitue "un point essentiel de lutte contre le suicide" de ces publics. Une meilleure compréhension des enjeux de santé mentale spécifiques à la population LGBTI+ améliorerait le repérage et la prise en charge des personnes à risque. "L’accueil mal adapté de ces publics accentue à l’inverse leur non-recours aux soins et contribue à leur isolement social".

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