SNCF. "Ma vie s'est construite autour de ce trajet !" : ce combat perpétuel pour garder la ligne Grenoble-Gap sur les rails

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Les usagers de la ligne Grenoble-Gap continuent de protester contre les retards et annulations quotidiens de leurs trains.
La ligne SNCF entre Gap et Grenoble subit d'importantes perturbations depuis plusieurs mois. ©FTV

Depuis plusieurs mois, la ligne SCNF reliant Grenoble à Gap subit de nombreux retards et annulations. D'importantes perturbations qui relancent la mobilisation des usagers et de la Région, sur le front depuis 30 ans pour sauver cette liaison ferroviaire.

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C'est une centaine de kilomètres de rail qui comptent beaucoup pour de nombreux usagers. Depuis plus de 30 ans, la ligne reliant Grenoble à Gap fait l'objet d'un bras de fer entre la SNCF, ses cheminots, ses passagers et plusieurs élus qui ne souhaitent pas voir disparaître les trains dans leur commune.

Depuis plusieurs mois, le trajet subit d'importantes perturbations. Une situation qui ravive les tensions sur l'entretien et l'exploitation de la ligne des Alpes par la SNCF.

Un combat de longue haleine

Pendant de nombreuses années, les manifestations se sont multipliées sur les rails et devant les gares desservies par la ligne Grenoble-Gap. Une mobilisation pour ne pas voir le train régional quitter les Alpes.

Après de nombreux rassemblements, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge de sa gestion, a promis en 2019 de la sauver. "Je ne laisserai pas quoi qu'il arrive la ligne Grenoble-Gap fermer. Même si l'État nous fait un sale tour, on se mobilisera et on ne laissera pas cette ligne fermée."

Trois ans plus tard, la ligne rouvre après des travaux de rénovation et 28 millions d'euros investis, dont 7 millions par la Région seulement pour la portion reliant Vif et Lus-la-Croix-Haute. Mais la menace de fermeture plane toujours. 

"1 train sur 4 supprimés ou très en retard"

Depuis plusieurs mois, les usagers de la ligne des Alpes doivent faire face à des dysfonctionnements quotidiens. Le collectif de défense de l'étoile de Veynes comptabilise "1 train sur 4 supprimés ou très en retard". Vendredi 1ᵉʳ décembre, il a mené une action symbolique à la gare de Grenoble en laissant monter les voyageurs dans les trains sans billet acheté. Une opération visant à signaler la situation intenable que vivent les usagers de la ligne Grenoble-Gap chaque jour.

Simona réside à Clelles et travaille à Grenoble. Elle emprunte quotidiennement le TER, mais doit faire face à de mauvaises surprises. "C'est une angoisse pour savoir si j'ai un train pour retourner à la maison. Cela devient compliqué même si j'aime bien mon travail. Ma vie s'est construite autour de ce trajet " s'attriste l'usagère.

La Région durcit le ton avec la SNCF

Pour se défendre, la SNCF met notamment en avant la topographie de cette ligne. Les reliefs montagneux traversés par les trains rendraient cet itinéraire très vulnérable. Des explications jugées insuffisantes par la Région qui assure continuer de mettre la pression sur l'entreprise publique ferroviaire.

"On ne comprend pas pourquoi ce que l'on commande en termes de service n'est pas réalisé. Il y a des choses que l'on peut comprendre sur le plan technique. Parfois, il y a des pannes. Mais il y a d'autres choses que l'on ne comprend pas", explique Frédéric Aguilera, vice-président (LR) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, délégué aux transports.

Il annonce même que la Région va renforcer ses sanctions en cas de nouveau manquement : "on va doubler les malus. On va passer de 7 à 14 millions d'euros s'ils ne remplissent pas ce qu'on leur demande en termes de commandes, de mise à disposition du matériel, de gestion et d'entretien du matériel."

220 millions d'euros manquants pour les petites lignes

Mais les prévisions d'investissement sont loin de rassurer les usagers des trains Grenoble-Gap. Il faudrait injecter au moins 90 millions d'euros pour maintenir la ligne rien qu'entre Vif et Lus-la-Croix-Haute. 

"Selon le contrat de plan pour les cinq prochaines années, il y a un besoin de 250 millions d'euros rien que pour entretenir et ne pas fermer ces petites lignes. Et si l'on voulait les mettre au top, il faudrait 700 millions d'euros L'État nous annonce 30 millions d'euros sur les 250 nécessaires", détaille encore Frédéric Aguilera.

Il faudrait donc 220 millions d'euros pour pouvoir entretenir ces petites lignes. Impossible de rajouter cette enveloppe pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour le collectif de défense de l'étoile de Veynes, les élections sont la seule issue favorable au maintien de la ligne Grenoble-Gap. "Tout reste à jouer tous les cinq ans, car à chaque fois, ce sont des financements votés. À chaque fois, ce sont des rustines" s'exprime Nicolas Tremblay, membre du collectif.

Loin de l'Isère, d'intenses négociations seraient en cours entre Laurent Wauquiez et le ministre des Transports. Les usagers restent dans l'expectative et espèrent avoir davantage de réponses sur l'avenir de cette ligne lors du prochain comité de ligne organisé le 21 décembre prochain. 

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