Deux albums solos et de nouveau la route. Entre deux concerts, Mister Mat a posé ses guitares et sa voix rauque à #Studio3 avec en guise de cadeau quatre nouvelles chansons authentiques.
"J’ai chanté ma vie à m’en briser la voix. J’ai cherché qui je suis, et je n’ai trouvé… que moi". Il est comme ça Mister Mat, distillateur de paroles simples, sincères à l’image de cette nouvelle chanson, "Des villes et des visages".
L’œil bleu rieur, son éternel chapeau et sa guitare sous le bras, le chanteur chartrousin se résume d’une phrase "Ma quête absolue, c’est l’authenticité, raconter avec des mots simples des choses universelles, toutes ces petites lumières du quotidien que je vois autour de moi. Je me suis toujours construit plein de petites histoires, j’essaye de les écrire pour rendre le monde plus supportable".
Depuis 2019, Mathieu Guillou s’est lancé dans une nouvelle échappée musicale. Un voyage en solo après avoir arpenté, dix ans durant, le bitume de la planète blues avec le duo Mountain Men. Désormais Mister Mat, il sort un premier album "Désespérément optimiste" le 17 mars 2020, est au cœur d’un cyclone viral planétaire.
Produit par Gaëtan Roussel, appuyé par un passage à Taratata et une pluie de critiques élogieuses, l’album ne sera défendu sur scène que l’été suivant. D’un reconfinement à l’autre, Mat ronge son frein, partage des dizaines de chansons et reprises sur les réseaux sociaux tout en composant chez lui de nouveaux morceaux. En juin dernier, sort le bien nommé "Du bonheur en retard", avec la chanson titre, aux paroles pleines d’humour et d’humeur joyeuse. "J’ai du bonheur en kit/monté à la va vite/qui ne durera pas/plus qu’un meuble suédois". Avec l’été, arrive la renaissance et de nouveau la route qui se dégage, les salles, les festivals et les retrouvailles avec le public, enfin.
Cette urgence me poursuit. J’ai besoin d’aller à la rencontre des autres. Je fais de la musique parce que j’aime partager ce que je suis avec les gens. Peu importe que ce soit dans un café, une salle ou un gros festival. J’aime l’idée qu’une personne qui vient me voir jouer puisse se dire après le concert que j’ai joué rien que pour elle !
Dans le panthéon de Mister Mat, les maîtres sont légion, de Ray Charles à Tom Waits, mais c’est un grand monsieur de la chanson française qui tient la première place. "Brassens a toujours été mon abri. A 16 ans, je me suis réfugié dans sa poésie, son humanité, ses valeurs dont j’essaye de m’inspirer. Si je fais de la musique, c’est en grande partie grâce à lui".
Assis sur une simple chaise de bistrot, Mister Mat a sorti son antique Gibson 1934 de son étui. "Avec elle j’aime aller chercher des vieux sons. Elle me suit partout, sur scène, sur les routes, dans mes chambres d’hôtel. Cette guitare, c’est un morceau de bois, mais c’est aussi ma maison, mon phare !"
C’est parti pour l’enregistrement et un pur moment de blues. La captation est rapide, le bonhomme est efficace, son timbre rocailleux limpide comme son regard. En bonus des trois chansons jouées pour #Studio3, Mister Mat nous a offert "Le silence est d’or", un morceau aux paroles qui font écho au vacarme assourdissant qui nous assaille ces temps-ci.
"J’aime la pudeur de mes silences/Qui parlent mieux qu’un beau discours/C’est juste une question de confiance/Les mots parfois nous jouent des tours/Je me méfie de ces bavards/Des rapporteurs de confidences/Qui pour se faire mousser un soir/Peuvent récrire l’histoire de France".
Si Mister Mat se défend de donner des leçons, sa chanson n’en est pas moins un coup de gueule contre les logorrhées haineuses des incontinents du verbe qui inondent les ondes et les écrans. "Loin de moi l’idée de donner un conseil à quiconque, mais je m’évertue à penser que lorsqu’on ne sait pas de quoi on parle, on la boucle !" Mat lui, va continuer de l’ouvrir et nous chatouiller les oreilles avec ses balades blues qui nous emmènent quelque part entre Memphis et Chicago.
La session #studio3
Pour #Studio3, Mister Mat nous interprète quatre chansons.
"Les jours de grands espaces", est une chanson qui parle du temps qui passe.
"Les villes et des visages" parle de la route et de la quête perpétuelle d’être soi-même.
"Du bonheur en retard" parce qu’avec toute cette sale période, on a du bonheur en retard !
"Le silence est d’or" parce qu’on est à une époque où de plus en plus de gens n’ont rien à dire mais l’ont tout le temps grande ouverte !