La scène, Milena en rêve depuis sa tendre enfance. D’Erevan à Grenoble, cette jeune artiste a grandi avec la musique et le chant. Aujourd’hui, elle écrit ses propres mélodies et raconte en chansons ses états d’âme.
Ses grands yeux bleus pétillent, son sourire est large et éclatant. A 21 ans à peine, Milena Moutafian dégage une vraie maturité, portée par un vécu déjà riche et un atout précieux, une voix limpide au timbre doux qui nous enveloppe d’emblée dans une atmosphère intimiste teintée de mélancolie.
Cette douceur lui va bien, son prénom aussi : en slave, Milena signifie gracieuse. Pourtant, ses racines se trouvent plus à l’est, dans le Caucase, du côté de la petite république d’Arménie. C’est à Erevan la capitale, qu’elle a passé ses cinq premières années avant de mettre le cap sur la France avec sa famille et de s’installer à Grenoble. « J’ai été élevée dans cette double culture et je garde un attachement très fort à mon pays natal. Il y a un art de vivre, une solidarité entre les gens même si la pauvreté et la guerre restent très présents».
Fan de Francis Cabrel, de Matthieu Chedid, influencée par de nombreux artistes de la scène musicale arménienne, Milena a toujours aimé chanter.
A 9 ans, elle intègre l’ensemble vocal du Conservatoire de Grenoble. Elle s’essaye au chant lyrique, s’inscrit à des concours de chant, découvre la scène. Elle apprend la guitare en autodidacte et participe, à 17 ans, à une célèbre émission musicale.
Deux ans plus tard, elle décidé d’écrire ses propres mélodies. Des compos où elle se livre, et s’inspire de sa vie, de ce qui l’entoure. « Au début, je n’écrivais qu’en français, depuis quelques temps, j’écris aussi des chansons en arménien, aidée par Karen Khurshudyan, un parolier qui me corrige à distance. La chanson Im Kaxak, en français « Ma ville », est une ode à Erevan. Elle parle des sensations liées au retour à ma terre natale, des retrouvailles avec la famille. J’y reviens chaque été, et chaque fois que je reprends l’avion, je ressens cette impression de laisser mon pays, un peu comme les exilés qui quittent leur pays. »
Cette émotion, Milena nous la transmet grâce à son interprétation toute en retenue et aux douces sonorités de sa langue maternelle.
Comme beaucoup d’artistes, la jeune femme a mis à profit les épisodes confinés pour composer avec Romain Amardeil, son guitariste complice, de nouvelles chansons. S’ils ont retrouvé la scène ces dernières semaines avec deux autres musiciens, le bassiste Pierre-Yves Soppet et le batteur Max Sanfilippo, c’est en formule duo qu’ils sont nous ont rendu visite.
La session #studio3
Pour #Studio3, Milena et Romain nous interprètent trois chansons.
« Beauté du silence », est une chanson sur l’importance de savoir parfois retenir ses mots pour ne pas blesser les autres.
« Les mensonges » parle des gens qui se mentent à eux-mêmes
Enfin « Im Kaxak » ou « Im qaghaq » en arménien « Ma ville » est une déclaration d’amour à Erevan, la ville natale de Milena