L'entreprise Logiplast-TeamTex, leader européen des sièges auto pour enfants, située à Charvieu-Chavagneux en Isère, est en redressement judiciaire. Face au risque de liquidation, les salariés se mobilisent pour demander de meilleures conditions de départ.
Devant le tribunal de commerce de Grenoble, les yeux sont baissés et les visages fermés. Les salariés de Logiplast-TeamTex savent que leur avenir se joue ce jeudi 17 octobre. "On se sent trahis, c’est vraiment un coup de massue", souffle Dulcina Alexandre, salariée et membre du CSE.
Une vingtaine d'employés s’est réunie avec banderoles et affiches pour assister à l’audience, alors que le tribunal doit se prononcer sur l’avenir de l’entreprise rachetée en 2023 par le groupe allemand Mutares.
À leur arrivée, les dirigeants ont été hués par les salariés, qui ont fait le déplacement pour exiger des conditions de départs "dignes".
Trente ans d’existence
Logiplast-TeamTex, spécialisée dans la fabrication de sièges auto pour bébé, a été placée en redressement judiciaire en juillet dernier.
Située à Charvieu-Chavagneux, en Isère, l’usine emploie 161 personnes. "Tout le monde est effondré, poursuit la salariée. Beaucoup de gens dans l’atelier ne parlent pas français, n’ont pas le permis ou ne sont pas véhiculés. Il y a aussi des mères célibataires et tous ces gens-là se retrouvent sur le carreau."
De son côté, la direction avance une baisse d’activité. Les syndicats demandent que les salariés touchent 2 800 euros par année d’ancienneté si l’entreprise venait à fermer. "Ils sont venus pour fermer l’entreprise, alors qu’on pensait remonter la pente", se désole Hamama Messaouda, déléguée syndicale CGT.
"On a affaire à des patrons malhonnêtes"
Sur le parvis du tribunal, Elisa Martin, députée (LFI) de la 3e circonscription de l’Isère, est venue soutenir les salariés. "On a affaire à des patrons malhonnêtes. Ce sont des gens qui achètent les boîtes, les vident de leur substance et les revendent. Et ce, au détriment des salariés, de la production, de la relocalisation et de la planification écologique, dénonce-t-elle. On parle d’une très belle boîte qui avait un carnet de commande rempli et qui avait une capacité de production à l’échelle européenne."
L’entreprise était la dernière usine française à fabriquer des articles de puériculture type poussette et siège-auto. "C’est un savoir-faire qui s’en va", regrette Dulcina Alexandre. "Il faut une loi pour empêcher ce type de comportement de la part de ces patrons. Il faut les empêcher de nuire", ajoute Elisa Martin, qui promet d’interpeller le gouvernement à l’Assemblée.
À la sortie de l’audience, les employés confient leur déception, et ne pensent pas pouvoir échapper à une liquidation judiciaire. Mise en délibéré, la décision du tribunal de commerce sera rendue le 23 octobre.