Face aux difficultés rencontrées par les professionnels de la filière noix, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé, ce mardi 31 octobre, qu'une "aide exceptionnelle" sera lancée pour "compenser les pertes de chiffre d'affaires pour les exploitations les plus touchées".
"Une qualité moindre à cause des grêles à répétition", "du jamais-vu", "une saison catastrophique"... Depuis de nombreux mois, les professionnels de la filière noix, dont ceux de l'AOP de Grenoble, tirent la sonnette d'alarme face à des difficultés qui mettent à mal leur exploitation. Les représentants de la filière ont donc demandé à être reçus par le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.
Ce dernier a annoncé, ce mardi 31 octobre, le lancement d'un "dispositif d'aide exceptionnelle destinée à compenser les pertes de chiffres d'affaires pour les exploitations les plus touchées par de multiples aléas et difficultés".
Jusqu'à 10 millions d'euros d'aides
"Cette aide pourra être déployée dans le cadre de l'activation de la réserve agricole par la Commission européenne (...) prévoyant une aide financière d'urgence pour les producteurs agricoles de secteurs spécifiques dont la viabilité économique est fragilisée", précise un communiqué ministériel.
Au total, jusqu'à 10 millions d'euros "dont 2 millions d'euros de crédits nationaux" pourront être mobilisés pour ce dispositif. À noter que cette aide est aussi destinée à la filière cerise, également en difficulté. Elle pourra être accordée aux exploitations qui ont subi des pertes supérieures à 20 % du chiffre d'affaires de référence. Ces pertes de chiffre d'affaires pourront ensuite être indemnisées à hauteur de 80 %. Les producteurs pourront déposer une demande d'aide à partir de ce mardi 31 octobre et pour une durée de trois semaines.
Concurrence étrangère et "grêles à répétition"
Le ministère de l'Agriculture a également annoncé qu'un rapport du conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) permettra de "dégager les recommandations sur la structuration économique de la filière" noix. Et ce afin "d'améliorer l'organisation et la résilience de la filière et d'adapter la production aux débouchés et perspectives de marché".
L'année dernière, la filière noix s'était notamment heurtée à la concurrence étrangère. "Si on ne pèse pas au niveau national, on n’existe pas. C'est la même chose sur les droits de douane. Aujourd'hui, la noix du Chili ou des États-Unis arrive quasiment sans droits de douane. Mais nous, quand on veut exporter sur des pays du Maghreb, on est complètement saturés de doits très importants", nous expliquait le président de la chambre d'agriculture de l'Isère, Jean-Claude Darlet, début septembre.
Cette année, les producteurs de noix ont aussi rencontré de nombreuses difficultés liées aux aléas climatiques. Les intempéries et les chutes de grêle ont endommagé une partie des récoltes de la noix de Grenoble. "On a récolté la noix de Grenoble en quantité beaucoup plus faible que l’an passé, nous a confié une nucicultrice iséroise ce lundi. La qualité est aussi moindre à cause des grêles à répétition."