Un appel à l'aide a été lancé par les producteurs de noix de Grenoble. La récolte s'annonce mauvaise cette année, tant en qualité qu'en quantité. La Chambre d'Agriculture de l'Isère espère obtenir des aides, après une saison 2022 catastrophique. Les représentants ont rencontré, ce lundi 30 octobre, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture.
Nouveau coup dur pour les producteurs de noix de Grenoble. La récolte de fin septembre s’annonce insuffisante. En cause : les intempéries. "On a récolté la noix de Grenoble en quantité beaucoup plus faible que l’an passé", explique Dorothée Locatelli, nucicultrice à Saint-Hilaire du Rosier, en Isère. "La qualité est aussi moindre à cause des grêles à répétition".
Cette année, les pertes sont colossales pour la production familiale. "Nous faisons un tiers de la récolte de l’an passé, c’est du jamais-vu", précise Ludovic Belle, son mari. Résultat : il faut trier pour récupérer les meilleurs produits.
Certains fruits secs sont pourris à cause de la météo. 40 % de la production est inutilisable. Mais le couple du Vercors essaie d’être optimiste. L'accent est mis sur les noix transformées en produits dérivés.
Au total, l’Isère compte près de 700 producteurs de noix. Des nuciculteurs déjà meurtris par la saison 2022. L’an passé, la quantité était trop importante pour eux.
"Certains ont dû vendre à perte et nos prix étaient trop bas", regrette Alexandre Escoffier, vice-président de la Chambre d’Agriculture de l’Isère. "Il y avait aussi une forte concurrence étrangère avec les Etats-Unis ou le Chili".
Il y a des exploitants qui commencent à être menacés. Ils risquent de mettre la clé sous la porte.
Alexandre Escoffier, vice-président de la Chambre d'agriculture de l'Isère
"C’est encore une mauvaise nouvelle pour la filière. On enchaîne deux saisons catastrophiques. Il y a des exploitants qui commencent à être menacés. Ils risquent de mettre la clé sous la porte", alerte-t-il. Comme d’autres représentants de la Chambre d’Agriculture, Alexandre Escoffier a participé, ce lundi 30 octobre, à une réunion avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
Une aide européenne ?
Un fonds européen serait à l’étude pour pallier les pertes de la récolte de l’an passé. "Mais il n’y a pas encore d’aides sur 2023", précise Alexandre Escoffier. Lui souhaite que la filière noix soit davantage structurée en France. Et l’enjeu est important : la consommation des fruits secs a baissé de 30 % au niveau national. "Il faut aider nos producteurs, tout en faisant de la publicité auprès du public. Il faut acheter nos noix, surtout dans la période actuelle".
La Chambre d’Agriculture de l’Isère espère que la réunion avec le ministère aboutira avec comme objectifs : mieux rémunérer les producteurs, assurer la qualité du fruit et s’adapter au changement climatique. Un programme ambitieux, après deux années difficiles pour les producteurs de noix.