Une opération de police a mobilisé une trentaine de fonctionnaires mercredi soir dans le quartier Saint-Bruno, à Grenoble, après une fusillade qui a fait deux blessés. Quatre individus ont été interpellés, dont deux en possession de stupéfiants.
L'émotion est encore palpable dans le quartier Saint-Bruno, à Grenoble, trois jours après la fusillade qui a fait deux blessés. Deux individus circulant à scooter ont ouvert le feu sur deux hommes ce lundi soir, en pleine rue, au cours d'un probable règlement de comptes lié au trafic de drogue.
La fusillade a fait deux victimes dont un homme de 27 ans "très défavorablement connu pour des affaires de stupéfiants", selon le parquet de Grenoble. Un autre homme de 41 ans, inconnu des services de police, a été hospitalisée à la suite d'une blessure au thorax. Leur pronostic vital n'est plus engagé.
Quatre interpellations
Une opération de police a été menée mercredi 20 mars dans le quartier Saint-Bruno, point chaud du trafic de drogue à Grenoble, à la suite de cette fusillade. Des patrouilles coordonnées de plusieurs unités de police, dont la CRS, ont mobilisé une trentaine de fonctionnaires entre 18 heures et 19 heures.
Les contrôles d'identité menés au cours de cette opération Slic (pour Structure légère d'intervention et de contrôle) ont abouti à l'arrestation de quatre individus, a-t-on appris auprès de la Direction interrégionale des services de police (DIPN). Deux mineurs de 15 et 16 ans ont été placés en garde à vue pour "détention de produits stupéfiants" et "recel de biens provenant de la vente de stupéfiants" pour le premier.
Un autre homme de 20 ans a été interpellé, place Saint-Bruno, en possession d'un airsoft, une réplique d'arme à feu propulsant des billes en plastique. Ces trois suspects sont toujours entendus par la police ce lundi matin, selon la DIPN de l'Isère.
"Situation enkystée"
Un homme, contrôlé en possession de stupéfiants, a également reçu une amende et un dernier individu faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été placé en rétention administrative. Le préfet de l'Isère, Louis Laugier, s'est rendu sur place pour constater le travail des forces de l'ordre.
"On a eu un fait dramatique mais quand on regarde bien, il y a beaucoup de retours positifs pour dire que la présence régulière des forces de l'ordre sur le terrain se sent. Les habitants voient une différence, estime-t-il. On est dans une situation ancienne, enkystée. C'est une forme d'abcès et il faut du temps pour le traiter."
Certains habitants et commerçants du quartier Saint-Bruno se disent exaspérés par ces rivalités entre gangs, provoquant des tensions récurrentes. "C'est infernal. Des gens n'osent plus passer, notamment les personnes âgées qui ont peur. Ça crie du matin au soir, ça deale devant les enfants d'une école maternelle. Personne n'est à l'abri d'une balle perdue. C'est stressant", nous confiait une commerçante.
Ce quartier, proche du centre-ville grenoblois, est régulièrement le théâtre de fusillades sur fond de trafic de drogue. Fin août, des individus encagoulés avaient monté des barricades autour de la place centrale pour se défendre face à des rivaux. Un homme avait été grièvement blessé au cours d'une rixe. Quelques jours plus tard, une autre fusillade avait éclaté sans faire de blessé.