Tous les services du CHU de Grenoble sont mobilisés dans le cadre d'essais cliniques liés au coronavirus. Vaccin, antiviraux, médicament... Plusieurs pistes sont explorées pour lutter contre le Covid-19.
Le CHU Grenoble-Alpes (Chuga) a lancé ses premiers essais cliniques en vue de trouver un remède ou un vaccin contre le nouveau coronavirus dont l'épidémie a placé la France en confinement. Une dizaine de projets de recherche a été lancée. Certains sont nationaux et connus, à l'image de Discovery, et d'autre plus locaux. Alors médecins, réanimateurs, infectiologues, virologues et pharmaciens sont sur le pont contre le Covid-19 et sa redoutable inflammation des poumons.
"On espère arriver à casser cette inflammation trop importante. Parce que c'est très bien l'inflammation, c'est ce qui aide à se défendre contre les microbes, mais il y a des maladies où elle devient trop puissante. Elle dérape en quelques sortes, un peu comme dans les maladies auto-immunes. Le but est de désamorcer cette réponse immune au moment où elle devient excessive", décrypte le professeur Olivier Epaulard, infectiologue Chuga.
"L'hydroxychloroquine doit faire la preuve de son efficacité"
Pour y parvenir, plusieurs pistes sont explorées. Celle du vaccin, à moyen ou long terme, et celle des antiviraux, des médicaments. La pharmacie du CHU est donc très active avec, notamment, l'étude "Discovery" connue pour l'hydroxycholoroquine.
Le @CHU_Grenoble lance un appel aux dons pour aider les soignants mobilisés pendant cette période de crise, accompagner les patients hospitalisés et soutenir la recherche contre le covid-19.
— Auvergne-Rhône-Alpes (@auvergnerhalpes) March 27, 2020
Ils ont besoin de notre aide, pour eux, merci.https://t.co/UGUd2tNbXS
"Dans les différentes stratégies thérapeutiques, il y a effectivement le médicament dont on parle beaucoup en ce moment : l'hydroxychloroquine, qui doit faire la preuve de son efficacité, nuance le professeur Pierrick Bedouch, chef du pôle pharmacie au CHU de Grenoble. Mais il y a également d'autres options thérapeutiques : l'interféron, le ritonavir et le lopinavir."
Premiers résultats en avril
Au-delà de Discovery, le centre hospitalier mène bien d'autres recherches, notamment sur des anticorps très particuliers dits "neutralisants". "(Ils) sont capables de bloquer l'entrée du virus dans les cellules cibles, résume le Pr Pascal Poignard, chef du service virologie au Chuga. L'idée est donc d'isoler ces anticorps exceptionnels et de les produire pour en faire des anticorps qu'on pourrait utiliser soit en thérapeutique, pour traiter les patients atteints du Covid-19, soit pour prévenir éventuellement la pathologie."
Rien qu'à Grenoble, ces anticorps sont recherchés sur une centaine de patients. Et comme dans chacune des autres études les premiers résultats sont attendus rapidement. "C'est évident, on ne sera pas dans des temps de recherche où on aura des résultats dans deux ans. On en aura dès la fin du mois d'avril, donc c'est complètement différent et tous les acteurs se mobilisent du début à la fin de l'essai pour que ce soit possible", ajoute le Dr Camille Ducki, responsable de la délégation à la recherche clinique et à l'innovation au CHU.
Des thésards qui changent leur sujet aux laboratoires qui rouvrent, le centre hospitalier a bien sonné la mobilisation générale contre le coronavirus.