Depuis le début de l'année, d'importants travaux ont démarré autour du lac de la Taillat, réserve naturelle située aux portes de Grenoble, afin de consolider ses digues détériorées par plusieurs crues survenues fin 2023. Des chantiers nécessaires pour sauvegarder ce lieu menacé par l'érosion.
Fin 2023, trois crues provoquées par des pluies diluviennes ont affecté la boucle et le lac de la Taillat, une zone naturelle sensible aux portes de Grenoble. La montée des eaux de l'Isère a eu de lourdes conséquences et des travaux d'urgence sont engagés depuis plusieurs jours afin de conforter les digues du lac.
Pour comprendre les dégâts subis par cet espace naturel sensible, il faut s'intéresser au phénomène de "surverse et reverse". Au nord du méandre, l’Isère, sortant de son lit habituel, a débordé au-dessus de la digue, soit un phénomène de surverse. L’eau a ainsi envahi le lac de la Taillat. Ce dernier, rapidement saturé par cet afflux, a alors débordé à son tour et l'excédent d'eau s'est déversé au-dessus de la digue, en aval du méandre, pour rejoindre le lit de l’Isère : le phénomène de reverse.
Si de telles érosions venaient à se reproduire, le scénario catastrophe serait une rupture des digues.
Damien Kuss, directeur du pôle ouvrage du Symbhi
"L'ampleur et la force de ce phénomène ont provoqué une érosion importante des talus de la digue qui entoure le lac et le méandre, entraînant un affaissement des berges", indique le Syndicat mixte des bassins hydrauliques de l'Isère (Symbhi).
"Si de telles érosions venaient à se reproduire, le scénario catastrophe serait une rupture des digues avec un changement de tracé du lit de l'Isère. Ce tracé serait plus court puisqu'il passerait directement par le lac de la Taillat. Cela engendrerait la disparition du lac", s'inquiète Damien Kuss, directeur du pôle ouvrage du Symbhi.
Réouverture au printemps ?
Plusieurs chantiers ont donc commencé autour de la boucle, fermée au public depuis les crues. "Nous sommes dans la phase de travaux de re-profilage du talus, avant de mettre en place des enrochements", indique ce jeudi Patrick Argentier, du même pôle ouvrage du Symbhi.
Ces travaux, indispensables pour la survie de cet espace naturel grenoblois, nécessitent près de 700 000 euros, financés en partie par le département et la Métropole. Au total, 380 mètres de digue sont à refaire. Une réouverture est envisagée fin mars, voire début avril.