Le club grenoblois, champion de France en titre, enchaîne les succès en Ligue Magnus, notamment grâce à sa profondeur de banc. Quattrone, Dair, Fabre ou Onno, issus du centre de formation, gagnent en temps de jeu et sont prêts à patiner vers la gloire, dans la trace de leurs aînés. Rencontre avec quatre hockeyeurs qui incarnent l'avenir des Brûleurs de Loups.
C'est un petit groupe dans le groupe. Une demi-douzaine de hockeyeurs élevés à Polesud, nourris à la glace grenobloise. Timothé Quattrone, Aurélien Dair, Dylan Fabre ou encore Lucien Onno. Ils ont entre 21 et 23 ans et rêvent de suivre le même parcours que Christophe Tartari ou Julien Baylacq, les joueurs emblématiques des Brûleurs de Loups qui viennent de ranger crosses et patins, après deux décennies à porter le maillot rouge et bleu.
Pour le jeune défenseur, Lucien Onno, "ce sont des exemples. Ils ont joué à haut niveau pendant des années et ils sont restés fidèles au même club. Ce n’est pas forcément très commun quand on regarde les carrières de chacun", dit-il. "Je trouve ça très respectable. Je suis très fier d’avoir eu la chance de jouer avec ces deux hockeyeurs", assure celui qui porte le numéro 3.
Succéder à Tartari et à Baylacq
La fierté, c'est aussi le sentiment qui domine pour Aurélien Dair, attaquant de 23 ans. "Quand j’étais petit, j’aimais bien venir à la patinoire Polesud pour regarder les matches et maintenant, je me retrouve dans le vestiaire. Je suis fier et heureux et je veux profiter de chaque instant que je passe ici", dit-il.
Cet amour du maillot, c'est l'une des clés de voûte de l'organisation de l'équipe, sacrée huit fois en ligue Magnus depuis la création de la compétition.
Pour le manager général, Jean-François Dufour, "c'est très important. Quand des joueurs étrangers arrivent dans un club, ils ont besoin d’avoir des coéquipiers qui portent le maillot avec fierté, des joueurs issus du club et c’est un peu ce que l’on a fait avec cette génération-là. Ce sont des joueurs qui ont grandi ici et si possible, on va les garder le plus longtemps possible".
Grenoblois un jour...grenoblois toujours ?
L'encadrement des Brûleurs de Loups a investi dans la formation des jeunes depuis de nombreuses années. Les hockeyeurs ont pu faire leurs preuves dans les catégories jeunes et se lancer sur la glace en D2 à Vaujany ou en D1 à Chambéry, sous le patronage des rouge et bleu. "On savait qu'il fallait passer le flambeau à un certain moment. On savait que Christophe Tartari et Julien Baylacq arrivaient à la fin et il fallait préparer la relève, c’est ce que l’on a fait", explique Jean-François Dufour.
"Cela fait déjà au moins cinq ans que l’on travaille avec eux dans un projet d’accompagnement et on voyait le potentiel énorme de ces joueurs depuis plusieurs années. Ils ont fait confiance au projet, ils sont restés accrochés et puis là, aujourd’hui, on voit les résultats", confirme le manageur grenoblois.
S'inscrire parmi les meilleurs buteurs
"C'est vrai, au fur et à mesure des années, on progresse un peu. On a de plus en plus de temps de jeu", renchérit Dylan Fabre qui a déjà joué 29 matches en ligue Magnus cette saison et qui fait partie des meilleurs buteurs de l'équipe. "Et puis ici c’est notre ville, on a les copains…pour l’instant on gagne tout donc tout le monde est heureux, il y a une bonne atmosphère dans le vestiaire".
Une bonne atmosphère forgée dans les succès : 27 victoires en 30 matches en Ligue Magnus au compteur cette saison pour les Brûleurs de Loups qui disposent désormais de dix points d'avance au classement sur Rouen.
Les jeunes hockeyeurs se connaissent pour la plupart depuis l'enfance, eux qui ont gravi tous les échelons côte à côte sur la glace. Une émulation et une concurrence saine qui leur permettent aujourd'hui de ne pas rougir face à leurs ainés, aux "plus gros CV". "On essaye d’apprendre de leur expérience", confie Aurélien Dair, sur la feuille de match lui aussi 29 fois cette saison.
"C’est en fonction de nos performances, donc c’est à nous de trouver notre place, d’être performants et de montrer aux autres qu’on a notre place ici", insiste Timothé Quattrone. "Il faut en vouloir plus que les autres".
La plupart d'entre eux a déjà connu la gloire avec Grenoble en U18 et en U20, décrochant des titres de champions de France et des sélections en équipe de France des moins de 18 ans, à l'instar de Timothé Quattrone, nommé capitaine des jeunes Bleus il y a quatre ans.
La saison dernière, ils ont pu vivre le sacre en ligue Magnus de l'intérieur.
"J’ai envie de leur enlever le statut de "jeunes" dans le sens où ils sont déjà super bien intégrés", indique Sacha Treille, l'un des piliers des Brûleurs de Loups. "L'année dernière, ils ont été d’une grande aide pour le titre", explique l'attaquant grenoblois.
Vers un nouveau sacre ?
Ces quatre-là espèrent faire carrière et devenir les cadres des Brûleurs de Loups. "Je suis très fier de jouer à Grenoble et tant que je pourrai continuer de jouer ici, je resterai à Grenoble", assure Lucien Onno.
L'objectif, pour Dylan Fabre, "c'est avant tout de prendre du plaisir et de jouer de mieux en mieux. Si l’avenir est ici, et bien, tant mieux, on sera content et on verra bien par la suite", confie le jeune attaquant.
La nouvelle garde des Brûleurs de Loups a rendez-vous dès ce mardi sur la glace de Polesud face aux Ducs d'Angers avant un déplacement à Rouen. Le 29 janvier, ils seront en lice pour décrocher leur premier titre en Coupe de France, lors de la finale face à Gap.
