Plus de 4 000 Space Invaders se cachent dans les rues du monde entier. Des dizaines de ces mosaïques, dont le créateur est inconnu, sont exposées à Grenoble. Pour percer leur secret, plusieurs Isérois se sont lancés sur les traces du créateur.
Nuit et jour, Keramidas traque des petites mosaïques dans les rues de Grenoble. Armé de son téléphone portable, cet auteur de roman graphique chasse les Space Invaders. Des petites œuvres de street-art exposées sur les murs et recoins des bâtiments.
Plus de 4 000 mosaïques ont déjà envahi le monde entier. La première serait apparue en 1998 dans une ruelle de banlieue parisienne. Depuis plus de 20 ans, les Space Invaders se sont démultipliés jusqu'à se répandre dans plus de 170 villes du monde.
Une cinquantaine de Space Invaders se pose à Grenoble
Il ne faut pas déambuler longtemps dans Grenoble pour démasquer un Space Invader. Mais il faut avoir les yeux fouineurs. Dans sa chasse, Keramidas a retrouvé plus de 57 mosaïques dans la capitale des Alpes. Des œuvres qu'il a pu authentifier en les scannant sur l'application Flash Invaders créée par l'artiste inconnu.
Parmi ses trouvailles, un Space Invader s'est posé au pied d'un mur intérieur de l'école des Beaux-Arts de Grenoble. Une localisation loin d'être anodine. L'artiste Invader y aurait donné un cours en 1999. "Sur les 57 Space Invaders présents à Grenoble, il en a posé la moitié. Et l'autre moitié a été faite par les élèves. C'est la seule invasion comme cela dans le monde car en général, c'est toujours Invader qui a posé les Space", explique Keramidas, le traqueur de mosaïques.
Depuis 6 ans, ce dessinateur mène l'enquête sur l'identité d'Invader. Il retrace toute ses recherches dans un roman graphique qui sera publié chez Casterman en septembre prochain. L'artiste a donné son accord pour l'édition de ses carnets. Une reconnaissance pour Keramidas, très admiratif de son travail et de sa persévérance : "C'est quelqu'un comme vous et moi qui a commencé à mettre des mosaïques. Et il s'est dit qu'à un moment donné, grâce au bouche à oreille, les gens reconnaitraient que c'était le même artiste. Mais à mon avis, il a dû se passer 5 à 7 ans où rien ne s'est passé du tout. Mais il continuait toutes les nuits, dehors, à coller des mosaïques en se disant que cela allait prendre. Il faut tout de même avoir la foi."
Sa ténacité a fini par payer. L'artiste a réussi à vendre une de ses mosaïques plus d'un million d'euros. Aujourd'hui, plus de 287 000 joueurs chassent les Space Invaders dans le monde entier, en attendant de découvrir le lieu de la prochaine invasion.