Le 23 juin 2022, un violent orage de grêle s'abattait sur Vienne. Le maire, Thierry Kovacs, avait réclamé que l'état de catastrophe naturelle soit déclaré. Une demande rejetée par la préfecture.
Rafales de vent, déluge de grêle... En quelques minutes, Vienne avait disparu sous un violent orage, le 23 juin dernier. La mairie avait immédiatement lancé un appel afin de recenser tous les habitants ayant subi des dégâts lors de cet épisode climatique exceptionnel.
Toitures endommagées, vitres brisées, voitures criblées d'impacts... En tout, 300 personnes avaient fait l'inventaire des ravages causés par la grêle.
Le 12 juillet, la municipalité avait alors demandé à l'Etat de déclarer l'état de catastrophe naturelle, afin que ces particuliers puissent être indemnisés.
Des quiproquos en série
La réponse de la préfecture est adressée à la mairie un mois et demi plus tard. Fin août, la collectivité apprend que "les demandes formulées au titre d’événements tels que l’action directe du vent, la tempête, le poids de la neige sur les toitures, le gel, la foudre et la grêle ne sont pas recevables au titre de catastrophes naturelles". Un rejet pur et simple.
Peu importe la violence des intempéries ou leur caractère exceptionnel, les pluies et la grêle n'entrent pas dans la catégorie des catastrophes naturelles, argue la préfecture, contrairement aux avalanches ou aux inondations. L'Etat n'indemnise les victimes que dans les situations où le risque n'est pas couvert par les assurances. C'est par exemple le cas des épisodes sécheresse, des glissements de terrain ou des séismes. Or, la pluie et la grêle sont couvertes par les assurances multirisques.
Ces dernières années, marquées par de violents orages de grêle, ont donné lieu à des quiproquos semblables dans plusieurs départements, comme encore dernièrement en Saône-et-Loire. Maires, députés et sénateurs avaient interpellé l'Etat pour réclamer d'étendre la définition de l'état de catastrophe naturelle à ces tempêtes aussi brutales qu'imprévisibles.
Un risque d'augmentation des cotisations, selon la mairie
Le maire de Vienne, Thierry Kovacs, vient grossir les rangs de ces élus en colère. "Si l’Etat indique que les dégâts non-pris en compte sont déjà couverts par les garanties obligatoires des contrats d’assurances, il oublie de préciser que les assurances, après de tels dégâts, augmentent généralement drastiquement le prix des cotisations pour les assurés", souligne la municipalité dans un communiqué de presse.
L'édile estime que "la prise en compte de ces dégâts dans l’état de catastrophe naturelle éviterait sans aucun doute ce type de pratiques et participerait à préserver les finances des collectivités et des
Français, à l’heure où l’inflation a durablement affecté le portefeuille de chacun".
Cette question, lourde de conséquences pour les foyers victimes des intempéries, risque de gagner encore en importance dans les prochaines années. D'après les scientifiques, ces orages de grêle seront non seulement plus fréquents, mais aussi plus dévastateurs en raison du dérèglement climatique.