À Grenoble, le projet de Zone à Faibles Émissions (ZFE) porté par la métropole prévoit le bannissement progressif des voitures les plus polluantes dès le 1er juillet prochain, pour réduire la pollution de l’air. Toutes les communes concernées doivent donner leur avis. Et surprise, à Grenoble, les élus écologistes sont défavorables à ce projet.
Pour la Zone à Faibles Émissions, c’est non. Lors du dernier conseil municipal le 15 mai dernier, les élus de la ville de Grenoble étaient invités à donner leur avis concernant le projet de ZFE, porté par la Métropole.
Dès le 1er juillet, cet arrêté prévoit de bannir progressivement les voitures les plus polluantes de l’agglomération grenobloise. Pour rappel, ce dispositif voulu par la loi dite "Climat et résilience" adoptée il y a deux ans, doit être mis en place dans onze agglomérations françaises, dont celle de Grenoble.
Une ZFE "inefficace" ?
Dans l'agglomération grenobloise, treize communes se situent dans le périmètre de la Zone à Faibles Émissions. Chaque municipalité doit étudier le projet final, et donner son avis d’ici la fin du mois de mai.
Lundi dernier, la majorité écologiste de Grenoble a donc rendu un avis défavorable, sous les huées de l’opposition.
"Nous défendons une ZFE ambitieuse avec des moyens pour le report modal, avec un calendrier pour la sortie du diesel et de l’essence, avec la permanence des horaires 7/7 et 24h24. Et en l’occurrence, ce qui est proposé, c’est une ZFE inefficace" se justifie Pierre-André Juven, adjoint à la santé.
Les élus écologistes estiment que le projet n’est pas assez contraignant, et n’encourage pas les Grenoblois à abandonner leur voiture en ville. Ils critiquent notamment la non-permanence de la ZFE, qui interdit aux voitures les plus polluantes (classées Crit’Air 5) de circuler seulement en semaine de 7h à 19h. Mais qui autorise l’accès à tous les véhicules les soirs, les week-ends et les jours fériés.
"Sur le papier, c’est facile de dire qu’il faut aller beaucoup plus loin, critique Cécile Cénatiempo, conseillère municipale (PS) d'opposition et conseillère déléguée à la qualité de l'air à la Métropole de Grenoble. Mais il y a des gens qui ne peuvent pas se passer de leur voiture. Donc il faut aussi les accompagner au changement de véhicule".
"Une insulte au travail collectif"
La majorité écologiste motive aussi son refus par le fait que les aides financières proposées par la Métropole seraient trop tournées vers le rachat de voitures moins polluantes, au lieu d’encourager l’utilisation des transports en commun.
Un argument que balaye Christophe Ferrari, le président (DVG) de Grenoble Alpes Métropole. "Nous avons des mécanismes d’aides les plus forts de toute la France, de toutes les métropoles, assure-t-il. Si on compare avec Lyon, Strasbourg, Rouen, on donne les plus grosses aides pour les transports. Donc, non, je ne comprends pas cet avis négatif. Pour moi, c’est une véritable insulte au travail collectif".
Les douze autres communes concernées par la Zone à Faibles Émissions devront aussi rendre leur avis d’ici la fin du mois. Un avis purement consultatif, car le dispositif devrait bien entrer en vigueur au 1er juillet.