La start-up BeFC, basée à Gières en Isère, a mis au point la pile du future : une innovation fabriquée à base de sucre et du papier carbone qui permet de faire fonctionner des tests de grossesse, des patchs pour le diabète ou encore un radio-réveil.
Dans le laboratoire de Gières, le secret est bien gardé. À l'intérieur, les ingénieurs de la start-up iséroise BeFC ont mis au point la pile du futur. À partir d'un carré de papier, cette innovation produit de l'électricité et permet le fonctionnement de plusieurs objets du quotidien.
Papier et sucre comme ingrédients
Pour faire une pile, il faut d'ordinaire une coque en acier, du zinc, du papier et un peu de composé chimique de dioxyde de manganèse. Mais la start-up iséroise BeFC a choisi d'adapter sa recette. Dans leur saladier, les ingénieurs ont mélangé du sucre, des enzymes et du papier "carbone et cellulose". Ces protéines vivantes créent une réaction chimique et engendrent la production d'électricité.
Une simple goutte d'eau déposée sur la pile permet d'enclencher la production d'électricité. "Un être humain va respirer de l'oxygène tous les jours, manger donc s'approvisionner en sucre et créer de l'énergie. On a pris exactement cette technologie et on l'a rajouté sur le papier", explique Marie Berthuel, manager produit de BeFC.
Une pile biodégradable
Cette pile peut faire fonctionner plusieurs objets du quotidien comme un radio-réveil. Mais elle peut surtout alimenter des appareils à usage unique comme des tests de grossesse ou encore des patchs pour le diabète.
Utilisant des matériaux renouvelables et biodégradables, cette innovation semble s'imposer comme une alternative à la pile bouton. Fini le recyclage des piles dans un conteneur spécifique, elle peut être jetée à la poubelle après chaque utilisation.
"Il y a zéro métal, zéro plastique. C'est principalement du carbone, du sucre et du papier. C'est complètement biologique. Lorsqu'on la jette à la poubelle, il y a peu d'impact environnemental", se réjouit fièrement Dr. Jules Hammond, PDG de BeFC.
Pour ne pas être l'objet de concurrence déloyale, la start-up iséroise a déposé six brevets sur sa pile du futur. Déjà fournisseuse d'une dizaine de clients, elle compte exporter son innovation à l'international.