Pour la trésorerie du Haras des Sources, lancé il y a tout juste deux ans, le nouveau confinement est un coup très dur. En quête de soutien, le centre équestre a lancé une cagnotte en ligne.
Quand elle a monté son centre équestre en 2018, à seulement 22 ans, Margaux Trézéguet ne s'attendait pas à traverser autant de difficultés. Pour sa jeune entreprise, le Haras des Sources, situé à Vif, en Isère, l'annonce des confinements a été un coup dur.
"Que ce soit sur les forfaits, les cartes, les cours particuliers, les stages ou les concours... Tout ça fait environ 10 000 euros de pertes par mois, explique la jeune femme. On a ces pertes-là, plus de rentrées d'argent, mais on a quand même tous ces petits chevaux à nourrir. Lors du premier confinement, j'en avais 28 aux écuries. Ça fait à peu près 7 000 euros de charges incompressibles par mois. Ce qui est énorme sans revenu."
Pendant le confinement, conformément à la réglementation en vigueur, aucun cours ne peut être assuré. Seuls les cavaliers ayant des chevaux en demi-pension ont le droit de venir les monter au centre. De quoi préserver tout juste 5% du chiffre d'affaires.
"La distanciation physique est forcément respectée"
"Je ne vois pas en quoi le fait d'enseigner est un problème : je suis au milieu d'une carrière, les élèves sont loin de moi, s'étonne Margaux Trézéguet. La distanciation physique est forcément respectée. Donc non, je ne comprends pas aujourd'hui pourquoi on ne peut pas enseigner, en sachant qu'on peut accueillir un certain public aux écuries."Une situation dont pâtissent également les cavaliers. "C'est bien, parce qu'on peut toujours monter. Mais ça manque, les cours. C'est pas comme avant", déplore une jeune fille.
Pour l'instant, Margaux Trézéguet tient surtout grâce à l'aide de sa mère, qui l'épaule dans le travail, et au soutien de ses clients. Elle a d'ailleurs fait appel à eux en lançant une cagnotte en ligne. "Le montant qu'ils vont mettre sur la cagnotte sera transformé en chèques-cadeaux. Comme ça, c'est du donnant-donnant : moi ça me fait un petit peu de trésorerie qui rentre et eux, en échange, ils peuvent utiliser leur argent au poney club", précise la monitrice.
Ne sachant pas quand l'activité pourra reprendre, elle a décidé de rendre ces chèques-cadeaux valables jusqu'en août 2022
• Le reportage de Léa Kebdani et Christelle Nicolas :