Aucune route départementale iséroise ne pourra repasser à 90 km/h : la circulaire publiée le 15 janvier censée rendre possible ce retour pose des conditions si restrictives qu'elle est impossible à mettre en place dans le département.
"Les conditions de ce retour sont tellement restrictives qu'elles frisent l'absurde." Jean-Pierre Barbier, le président du Département de l'Isère, est agacé : aucune route départementale ne pourra repasser à 90 km/h sur son territoire.En mai dernier, le Premier ministre Édouard Philippe avait pourtant promis aux Départements qu'un retour aux 90 km/h serait possible sur les routes concernées (les routes départementales bidirectionnelles sans séparateur central).
Mais la circulaire censée poser les conditions de ce retour, publiée le 15 janvier s'apparente à "une farce", selon Jean-Pierre Barbier. La raison ? Les conditions nécessaires pour avoir le droit de repasser à 90 km/h sont trop restrictives, explique-t-il dans un communiqué du Département.
Concrètement, pour qu'une route départementale puisse repasser de 80 à 90 km/h, il faut qu'elles réunissent toutes les conditions suivantes :
- faire au moins 10 kilomètres de long
- interdire le dépassement
- ne pas contenir d'intersection, et en particulier de voie "tournez à gauche"
- ne pas être une voie supportant un trafic important pour les poids lourds
- ne pas compter d'arrêt de transport en commun, ni de traversée de chemins de grande randonnée ou de véloroutes, ni d'accès riverains
- ne pas être non plus une voie de circulation pour les engins agricoles.
"Devant le diktat du gouvernement et devant l'impossibilité technique de répondre à ses exigenses, il ne nous est pas possible de revenir aux 90 km/h et je suis le premier à le déplorer", s'agace encore le président du département, rappelant dans un communiqué que la baisse de vitesse à 80 km/h n'a "pas démontré de réelle efficacité pour diminuer les accidents de la route."