En raison du reconfinement, les commerces jugés "non essentiels" doivent afficher portes closes. Une mesure qui suscite la colère de certains commerçants des Abrets-en-Dauphiné (Isère) mais aussi celle du maire de la commune, qui a pris un arrêté municipal pour qu'ils restent ouverts.
"J'ai fait un prêt de 40.000 euros avec une caution personnelle. Aujourd'hui, je me retrouve face à une deuxième confinement, comment je vais faire ? ", s'inquiète Mado Silvain, gérante d'une boutique de prêt-à-porter aux Abrets-en-Dauphiné (Isère). Reconfinement oblige, les commerces jugés "non essentiels" doivent rester portes closes partout en France depuis vendredi, et ce jusqu'à nouvel ordre. Une situation qui n'est pas sans susciter l'inquiétude voire la colère des commerçants mais aussi celle des maires de certaines communes. Ce samedi, plusieurs d'entre eux ont pris des arrêtés préfectoraux autorisant l'ouverture de commerces non-alimentaires, à l'instar de l'édile des Abrets, Benjamin Gastaldello.
L'arrêté est illégal, le maire le sait bien, mais le geste est avant tout symbolique : ce matin aux Abrets-en-Dauphiné les devantures des commerces étaient éclairées, en revanche les boutiques étaient restées fermées. Pas question pour les commerçants de braver le décret présidentiel.
Les commerçants craignent de ne pas se relever
Dans cette commune du Nord-Isère, les commerçants ont beaucoup souffert du premier confinement. Ils craignent cette fois-ci, tout comme Mado Silvain, de ne pas se relever. Soutenus par leur maire, ils demandent que les rayons non essentiels des grandes surfaces, comme les vêtements ou les jouets - très prisés à Noël - , soient fermés et dénoncent une injustice qui pourrait leur coûter cher."On a l'impression que le virus circule dans nos petites boutiques mais qu'il ne circule pas dans les grandes surfaces, dans les entrepôts d'Amazon par exemple, qui va retirer tous les bénéfices de ce confinement", regrette Jessie Boulord, présidente de l'Union des commerçants des Abrets-en-Dauphiné. La sous-préfète a demandé au maire de retirer son arrêté, ce qui, d'après lui "pourra sans doute se faire" dans quelques jours mais à une condition : que les députés "s'approprient cette question principale".
Dans la foulée, le préfet de l'Isère a déféré l'arrêté au Tribunal administratif de Grenoble afin d'en obtenir la suspension.