Une mère de famille de Charvieu-Chavagneu en Isère a lancé une cagnotte en ligne le 31 janvier 2020 pour l'aider à déménager dans le nord de la France afin de pouvoir scolariser son fils autiste en Belgique. Elle veut offrir à Kaïs un avenir et ne croit plus aux promesses du système français.
Virginie Germain n'a plus d'espoir que son fils soit correctement pris en charge en France. Kaïs est atteint d'un grave trouble du spectre de l'autisme et depuis qu'il a été diagnostiqué, sa maman se bat pour qu'il aille à l'école, sans résultat ou presque. Elle a décidé de déménager dans la région de Lille pour scolariser Kaïs en Belgique où il pourra bénéficier d'une prise en charge spécifique. Pour l'aider à financer son projet, elle a lancé une cagnotte en ligne : Kaïs 7 ans Autiste une école des copains un avenir
Pas de solution en France pour Kaïs
À sa naissance, Kaïs était un bébé plein de vie, qui a évolué normalement jusqu'à l'âge de 2 ans. Il parle correctement, connaît les couleurs, mange seul... Et puis tout s'arrête et Kaïs commence à régresser.
Plusieurs mois passent avant que le diagnostic soit fait. Kaïs est atteint d'un autisme régressif. Il perd la parole et des troubles lourds du comportement apparaissent.
Les premiers temps, un accompagnement adapté a été mis en place à domicile pour Kaïs, ce qui a permis de prouver que le jeune garçon avait de grandes capacités à évoluer si de bonnes méthodes d'apprentissages étaient utilisées.
Mais les essais de scolarisation ont été des échecs. La maman de Kaïs s'est battu pendant trois ans avec l'administration pour réussir à mettre son fils quelques heures par semaines à l'école. Et depuis la rentrée de septembre 2019, plus rien.
Pour Kaïs comme sa maman, la vie est devenue très compliquée comme l'ont constaté Aurélie Massait et Dominique Bourget qui sont allés à leur rencontre
Désemparée, Virginie s'est tournée vers des structures basées dans d'autres pays européens. Elle a trouvé en Belgique, à Estaimpuis, une école parfaitement adaptée aux besoins de Kaïs. Devoir quitter sa région, et ses proches est un déchirement, mais Virginie est prête à tous les sacrifices pour assurer un avenir à ses deux enfants.
Une maman en colère
Virginie, qui élève seule ses deux enfants Kaïs 7 ans, et Timothé, 6 ans, est en colère.
Elle se sent abandonnée par les pouvoirs publics : "On a rien, on est enfermé chez soi, livré à nous-même (...) je ne crois plus aux promesses. Mon fils, je ferai tout pour lui mais j'ai fait le tour de ce qui existe ici".
Le 4è plan autisme du gouvernement Macron ne l'a pas convaincue. La France est l'un des pays les plus mal lotis selon Virginie en matière de dépistage, de prise en charge de l'autisme et de scolarisation. "Les droits de l'enfant sont bafoués" regrette-t-elle.
Ghislaine Lubart, présidente de l'association Envol Isère Autisme confirme, "la France est un pays très en retard plusieurs fois condamnée par le Conseil de l'Europe." Il faudra plusieurs années pour rattraper le retard.