Le week-end des 21 et 22 décembre, la para-athlète Vendômoise Marie-Amélie Le Fur était en visite dans un Center Parcs. Interdite de faire plusieurs activités avec sa prothèse, elle alerte sur l'accessibilité pour tous, mais surtout, au bon sens à adopter pour mieux vivre ensemble.
"Amputée ? Par ici la sortie" dans un message publié sur Facebook, Marie-Amélie Le Fur laisse éclater son agacement. Le week-end des 21 et 22 décembre, l'athlète paralympique passe un séjour dans un Center Parcs de la Vienne. Au moment de faire une activité aquatique, l'accès lui est refusé "c'est très violent" réagit-elle. "En gros, c'était, vous êtes une personne à mobilité réduite, vous avez un bassin et c'est très bien"'.
Interprétation du règlement sans bon sens
Lui est alors opposé une ligne du règlement intérieur "qui interdit d'emmener tout objet dans les attractions comme la rivière sauvage ou les toboggans, ce qui représente 90% du parc..." Ce n'est pourtant pas la première fois qu'elle passe un séjour en famille dans un établissement Center Parcs, "tout s'est toujours merveilleusement bien passé".
"Je me retrouve alors à devoir monter des escaliers sans ma prothèse", impossible pour elle "et je ne veux pas dépendre des bras ou du dos de quelqu'un d'autre". Trois jours après la mauvaise expérience, Marie-Amélie Le Fur a pu échanger avec la direction du groupe, qui s'est excusée.
La direction de l'entreprise à l'écoute
"Je veux que cela permettre d'avancer, et de réfléchir à des modes de fonctionnement qui permettent à tout le monde d'être en sécurité". Les discussions ont été particulièrement fluides, explique la mère de famille "il faut que l'on sorte tous grandis de cela. Je ne voudrais pas qu'il arrive la même chose à un petit garçon par exemple, et le priver d'un moment en famille ou entre amis".
"C'est à moi de m'adapter à l'environnement, alors que ça ne m'est pas possible". "Ce que je me demande c'est qu'on ne m'impose pas de retirer ma prothèse pour ma propre sécurité. Je suis capable de savoir ce qui est le mieux pour moi". La plupart des toboggans se font seul, aucun risque, donc pour les autres clients du parc "c'est même plus dangereux pour moi de la retirer, avec ma prothèse je peux plus facilement me dégager que sans".
Des solutions qui existent, mais n'ont pas été proposées
Marie-Amélie Le Fur propose par exemple qu'il y ait un affichage plus précis concernant les attractions accessibles, ou non "on sait qu'on ne peut pas tout faire. C'est comme quand on fait moins d'1m40 et qu'on ne peut pas accéder à certains manèges".
Il pourrait aussi y avoir, comme dans d'autres entreprises, une "charte accessibilité", qui présente les différentes options. "Il existait des béquilles mises à disposition par Center Parcs, ça ne m'a pas été proposé" explique-t-elle.
Si cette mauvaise expérience ne gâchera pas les fêtes de fin d'année pour Marie-Amélie Le Fur et sa famille, la sportive espère aussi que l'image de Center Parcs n'en prenne pas un coup "il s'agit de la réaction d'une personne, qui ne représente pas le mode de fonctionnement de cette entreprise".
Elle appelle ainsi à plus "d'intelligence relationnelle". Pas seulement dans cette situation, mais dans beaucoup d'autres "il y aurait certains problèmes d'accessibilité qui pourraient se résoudre avec un peu de bon sens". Vingt ans après la loi sur l'accessibilité pour tous, il reste encore beaucoup à faire.