C'est l'une des annonces du chef de l'Etat, lundi 10 décembre : la défiscalisation des heures supplémentaires. Pour certains, ces mesures sont insuffisantes voire insignifiantes. En Isère, des entreprises se réjouissent au contraire face à la charge de travail et à la pénurie de main d'oeuvre.
Des appareils à sécher les chaussures de ski : la période veut une accélération de l'activité de Parolai Still'Eco. En ce mois de décembre, les 23 salariés de la société iséroise sont à pied d'oeuvre. Pas le choix, le carnet de commande est plein, l'entreprise en pleine croissance. Dans cette métallerie chaudronnerie, le recrutement n'est pas aisé, tant la formation est précise. Résultat : les heures supplémentaires sont nécessaires au bon fonctionnement de la maison.
Une mesure déjà existante
Alors forcément, l'annonce du Président est bien accueillie. "C'est même dommage qu'ils ne l'aient pas fait avant. Ca aurait pu calmer le jeu avec ce qu'il se passe. C'est gagnant, gagnant pour le salarié et l'employeur", explique Xavier Galindo. L'idée n'est pas, en fait, pas vraiment nouvelle. Le principe des heures supplémentaires non imposables, mises en place par Nicolas Sarkozy, avait été retiré par François Hollande en 2012. En travaillant plus, le technicien gagnera plus. Au-délà de 35 heures légales, la société le payera 25% de plus les huis premières heures supplémentaires, 50% les suivantes. "Ca fait bien 200 ou 250 euros en plus par mois, c'est bénéfique. Ca fait un peu plus pour le budget", confirme aussi Elisabeth Dusé, une opératrice.
Leur employeur peut donc respecter les délais, sans former de nouveaux salariés. "Ils ont les compétences, ils connaissent les produits. S'ils veulent faire les heures en plus, c'est efficace et rentable", justifie Jérôme Lopez, le Président de la confédération des PME de l'Isère.
En Isère, 85% de PME
Dans le département, 85 % des entreprises sont des PME, c'est-à-dire qu'elles comptent moins de 50 salariés. Beaucoup, notamment dans le BTP, recourent aux heures supplémentaires du fait de la pénurie de main d'oeuvre. "Ce qui ressort de plus c'est "j'ai des problèmes pour trouver du personnel". C'est ce que disent la plupart des entrepreneurs", confirme Pierre Streiff, président du MEDEF Isère.