Isère : La justice autorise la victime de l'instituteur pédophile, suicidé dans sa cellule, à se porter partie civile

La procédure avait été engagée par la première victime recensée d'un instituteur de l'Isère, Romain Farina, qui s'est suicidé alors qu'il était poursuivi pour des suspicions d'abus sexuels et de viols sur une cinquantaine d'enfants entre 2003 et 2014.

La justice a autorisé la victime d'un pédophile décédé à se constituer partie civile, infirmant une décision de première instance, s'est félicité  ce mercredi 2 juin  son avocat Hervé Gerbi, qui dénonce les "manquements" des pouvoirs publics dans ce dossier.

La procédure avait été engagée par la première victime recensée d'un instituteur de l'Isère, Romain Farina, qui s'est suicidé alors qu'il était poursuivi pour des suspicions d'abus sexuels et de viols sur une cinquantaine d'enfants entre 2003 et 2014.

En février, la justice avait jugé "irrecevable" la plainte contre X avec constitution de partie civile pour "blessures involontaires" déposée en juin 2020 devant le doyen des juges d'instruction de Valence par Me Gerbi, qui dénonce la gestion du dossier par le parquet de Bourgoin-Jallieu et l'Éducation nationale.

L'avocat considère que la condamnation de l'enseignant en 2008 pour détention d'images pédopornographiques aurait dû être mentionnée par le parquet de Bourgoin-Jallieu sur le fichier des délinquants sexuels afin que l'Éducation nationale en soit informée.

 "Un juge d'instruction ne peut instruire sur des faits qui mettent en cause le parquet de sa propre juridiction"

Dans son arrêt rendu mardi 1er juin, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Grenoble a considéré que la plainte est recevable sur la forme et qu'une instruction peut à présent être menée à Bourgoin-Jallieu.

 "Un juge d'instruction ne peut instruire sur des faits qui mettent en cause le parquet de sa propre juridiction", a cependant estimé M. Gerbi, qui se réserve la possibilité de faire appel.

 En mars 2019, l'avocat avait saisi la chambre de l'instruction pour faire lever des "incertitudes" sur les opérations techniques menées sur le matériel informatique de Romain Farina.

 Mais la juridiction iséroise avait rejeté le supplément d'information demandé, considérant qu'il était "sans lien direct avec l'affaire".

 En parallèle, l'avocat avait également saisi le parquet général de Grenoble pour dénoncer les mêmes "manquements" qui l'ont poussé à saisir le doyen des juges d'instruction de Valence.

Suite à cette seconde plainte, le parquet de Bourgoin-Jallieu avait été dessaisi au profit de celui de Valence, qui l'avait classée sans suites en décembre 2019.

Romain Farina aurait abusé sexuellement et violé des dizaines d'enfants durant plusieurs années lors "d'ateliers du goût" qu'il organisait dans sa classe, au fil de ses affectations dans des écoles du Rhône et de l'Isère.

 Il avait été mis en examen et écroué en mars 2015 avant de se suicider dans sa cellule un an plus tard. La justice avait rendu une ordonnance de non-lieu sur ces faits en raison de l'extinction de l'action publique.

En juin 2019, sept autres familles d'élèves victimes de instituteur avaient déposé plainte contre l'Éducation nationale pour "non assistance à personne en danger et mise en danger de la vie d'autrui".

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