Isère : les moutons remplacent les machines agricoles pour nettoyer les parcelles des nuciculteurs

En Isère, certains nuciculteurs confient le désherbage de leur parcelle à une petite équipe de moutons. Et sur certains aspects, les animaux peuvent se montrer plus efficaces que les traditionnelles machines agricoles...

Produire en respectant l'environnement, c'est la délicate équation à résoudre pour le monde paysan. Frédéric Martin-Jarrand, nuciculteur de profession, a trouvé la parade pour allier ces deux enjeux. L'exploitant, installé dans la plaine de Vinay (Isère), s'est tourné vers une manière écologique de désherber ses parcelles de terres : inviter un berger, et surtout ses moutons, à venir paître sous ses noyers.

"Cette présence de tous les moutons, c'est pour baisser le matériel agricole. On a passé la propriété en agriculture biologique et ça permet de nettoyer les parcelles sans utiliser de tracteur ou de pesticide", résume-t-il. Répartis en deux troupeaux, ce sont près de 600 ovins qui passent leurs journées à brouter. Quotidiennement, en moyenne, un peu plus d'un hectare d'herbe disparaît grâce à ces moutons qui remplissent très bien leur mission jusqu'au pied des troncs.

Et les animaux vont parfois plus loin que les machines agricoles. "Ils mangent le lierre qui monte dans les arbres et qui a tendance à les faire mourir, note Frédéric Martin-Jarrand. Il n'y a aucun remède pour enlever le lierre autour d'un arbre, si ce n'est manuel. Là, le mouton mange le lierre et l'enlève tout seul." A l'université Grenoble-Alpes, on a plutôt opté pour des chèvres. En cette période de confinement, alors que les étudiants sont absents, le terrain du campus est entretenu par une petite équipe de bovidés.
 


 

Une bonne nouvelle pour les abeilles


Les propriétaires de parcelles agricoles ne sont pas les seuls à trouver des avantages à l'arrivée des moutons. Les apiculteurs voient également cela d'un très bon œil. Les abeilles, qui ne connaissent pas le confinement, profitent d'un début de printemps extraordinaire en terme d'ensoleillement, et vont pouvoir disposer grâce aux ovins d'un garde-manger bien plus fourni.
 
"C'est une très bonne initiative qui permet d'étaler la tonte de l'herbe sous les arbres et donc d'échelonner, d'avoir un maximum de fleurs plus longtemps", indique Bruno Convert, membre de l'association de développement de l'apiculture à Vinay. Arrivées il y quelques jours les moutons ont encore deux mois pour se gaver gratuitement tout en désherbant les noyeraies, après quoi ils partiront en direction des alpages. 

 
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