André Weill a marché quatre mois, de la Tunisie à la France, sur la route empruntée par les migrants. Un voyage dont le septuagénaire est revenu chargé de souvenirs début août.
A bientôt 70 ans, André Weill est animé par le besoin de comprendre. Poussé par cet élan, le retraité s'est lancé fin mars 2018 dans une longue marche entre le Maghreb et les Alpes, dans les pas des migrants. Un périple de quatre mois dont il n'est revenu que le 3 août, après avoir avalé, à pied, près de 2 600 kilomètres de routes et chemins en tous genres.
L'Isérois, ancien physicien de profession, a débuté son parcours à Kerouan en Tunisie, point de départ de nombreux migrants. Il s'est ensuite rendu en Sicile et a rejoint la Toscane en passant par l'île de Lampedusa et Riace en Calabre.
Il garde en mémoire quelques souvenirs marquants, comme la rencontre d'un jeune malien, Mohammed, qui, après avoir échoué à trouver du travail en France, est revenu à Riace et est aujourd'hui responsable d'une vingtaine de jeunes arrivants. De même, il a été marqué par la détermination des migrants qui tentent de passer la frontière : "C'est extrêmement difficile, ce sont des guerriers."
Tout juste arrivé, il pense à repartir
A peine revenu, André Weill réfléchit déjà à son prochain voyage. Depuis son premier pèlerinage en direction de Compostelle en 2000, il a effectué plus d'une douzaine d'expéditions similaires, jusqu'à Rome, Auschwitz, dans l'Himalaya, ou même le Rif marocain. Il est parrainé dans ses projets par l'association des Migrants du Grésivaudan, à laquelle il reverse les dons de ses soutiens, via un financement participatif.
Retrouvez le reportage de Marion Feutry et de Gilles Ragris.