L'auteur de BD Jean-Marc Rochette a annoncé sur les réseaux sociaux, ce lundi 19 décembre, se retirer du monde de la BD. Une décision qui fait suite à son état de fatigue mais aussi à cause de la polémique autour de Bastien Vivès, un autre auteur de bande dessinée.
"J'ai 67 ans, ça fait 45 ans que je fais ce métier. Je suis fatigué. J'ai expliqué que La dernière reine serait mon dernier bouquin. C'est le cas. Il m'a demandé trop d'énergie", raconte Jean-Marc Rochette, contacté par France 3 Alpes après plusieurs articles parus dans la presse expliquant sa retraite du monde de la BD à cause de l'affaire Bastien Vivès.
L'auteur de bandes dessinées à succès comme Le Transperceneige et Ailefroide Altitude 3954 justifie avant tout sa retraite par rapport à son état de santé. Il n'exclut pas l'idée d'un dernier album, mais il lui faudrait "l'idée d'une vie". "Je vais me consacrer dorénavant à la sculpture et à la peinture, j'ai un immense besoin de liberté pour mes dernières années", a-t-il écrit la veille, ce lundi 19 décembre, dans un message posté sur Facebook, devenu inaccessible puisqu'il a, depuis, supprimé sa page.
"Je ne défends pas Bastien Vivès"
Jean-Luc Rochette explique également prendre ses distances à cause du climat actuel, notamment autour du "lynchage public" subi par Bastien Vivès, un auteur visé par une plainte de l'association de protection de l'enfance "Innocence en danger". Cette plainte, qui vise également les éditeurs de trois de ses ouvrages, porte sur trois délits : "diffusion d'images pédopornographiques", "incitation à la commission d'agressions sexuelles sur mineurs" et "diffusion à un mineur de messages violents".
A la suite de cette polémique, le Festival d'Angoulême a annulé une exposition autour de l'œuvre de Bastien Vivès, qui devait se tenir fin janvier.
C'est la cour des miracles. Cet homme est professionnellement mort avant même d'avoir affaire à la justice.
Jean-Marc Rochette.
"Je ne peux pas cautionner ce qu'a fait Bastien Vivès. Je ne le défends pas. Mais, je ne peux pas non plus cautionner cette justice de rue. Ce qu'il se passe sur les réseaux autour de cette affaire, ce n'est plus mon époque", regrette Jean-Marc Rochette.
"C'est une très bonne chose qu'une plainte ait été déposée. Je suis contre le lynchage généralisé, mais pour la justice républicaine. C'est la cour des miracles ce que l'on a pu observer. Cet homme est professionnellement mort avant même d'avoir affaire à la justice", poursuit-il.
Depuis le début de la saison hivernale, Jean-Marc Rochette a entamé une retraite vouée au travail artistique, au ski de randonnée et à l'observation des bêtes sauvages à la Bérarde, petit hameau du massif des Ecrins, en Isère.