L'affaire "Air cocaïne" rejugée en appel : Les deux pilotes encourent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle

L'affaire "Air cocaïne", avec ses 26 valises chargées de 680 kilos de poudre blanche découvertes dans un jet à Punta Cana, revient à partir du lundi 7 juin devant la justice, pour le procès en appel des pilotes et de quatre autres accusés.Tous encourent des peines allant jusqu'à 30 ans de prison.

 
L'affaire "Air cocaïne", avec ses 26 valises chargées de 680 kilos de poudre blanche découvertes dans un jet à Punta Cana, revient à partir de lundi  7 juin devant la justice, pour le procès en appel des pilotes et de quatre autres accusés.


Le Lyonnais Pascal Fauret et l'Isérois Bruno Odos savaient-ils qu'ils transportaient de la cocaïne? Qui a organisé quoi? La cour d'assises d'appel d'Aix-en-Provence, composée pour ce dossier uniquement de magistrats professionnels, va rouvrir ce dossier fleuve et médiatique jusqu'au 9 juillet.


Lors du premier procès, début 2019, les juges avaient estimé que les deux pilotes avaient sciemment participé à un trafic de drogue transatlantique en bande organisée, les condamnant à six ans de prison. Un coup de massue pour Pascal Fauret et Bruno Odos, qui espéraient l'acquittement.

La soeur de Bruno Odos exprimait sa stupéfaction à l'annonce de ce verdict. Ils ont toujours juré qu'ils ne savaient pas qu'il y avait 680 kilos de drogue à bord du Falcon 50 lorsqu'il ont été arrêtés une nuit de mars 2013 sur le tarmac de Punta Cana, en République dominicaine. 
"Dans l'aviation d'affaires, on n'attribue pas aux pilotes la mission de surveiller les bagages", martèle leur avocat Antoine Vey. 
"Il n'est pas prouvé qu'ils savaient, le doute doit leur bénéficier a minima et donc ils devraient être acquittés à 100%", avance-t-il, ajoutant que cette histoire leur "a pourri la vie".  


Aujourd'hui sexagénaires, Pascal Fauret est gardien de propriété et Bruno Odos employé dans une société de damage des pistes de ski dans le Vercors: "Ils survivent en attendant l'échéance".


Le long parcours judiciaire de ces deux anciens pilotes militaires décorés a débuté avec 15 mois d'emprisonnement en République dominicaine, avant une fuite rocambolesque par la mer et les airs de cette île des Caraïbes où ils avaient été condamnés à 20 ans de prison. Ils ont aussi connu la détention provisoire en France.


Jugés en appel également pour deux trajets vers Puerto Plata, en République dominicaine, puis vers Quito, en Equateur, en 2012 et 2013, ils vont comparaître libres, ayant rapidement quitté leur prison après leur premier procès, dans l'attente de cet appel.


     Le commanditaire idéal ? 


 A leurs côtés dans le box des accusés pour ce nouveau procès, les deux cogérants de la société d'aviation d'affaires qui les employait, Fabrice Alcaud et Pierre-Marc Dreyfus, eux aussi condamnés à six ans de prison en 2019. 

Un cinquième accusé, au profil très différent, devrait aussi occuper les débats: le commanditaire présumé, Ali Bouchareb, un Stéphanois de 50 ans qui avait écopé de la peine la plus lourde en première instance, 18 ans de réclusion.


Il purge à la prison de Lyon-Corbas une autre peine de 9 ans de prison pour trafic de stupéfiants. "Il n'a jamais dit qu'il n'avait jamais trafiqué de sa vie, il dit juste que ce dossier-là, ce n'est pas lui!", résume une des ses avocats, Menya Arab-Tigrine.


Est-il le fameux "Rayan" que plusieurs protagonistes du dossier présentent comme l'organisateur du trafic? Pour les enquêteurs, pas de doute: ils en veulent pour preuve notamment une des fausses identités --Rayan Hanouna--, qu'il utilisait en Espagne où il vivait clandestinement et où il avait été arrêté en 2014 en train de décharger 420 kilos de cocaïne en provenance du Pérou.

L'enquête s'appuie également sur son identification, photos à l'appui, par des témoins et un autre protagoniste du dossier, Franck Colin, qui lui n'a pas fait appel de sa condamnation à 12 ans de prison, mais doit être entendu lors de ce procès en appel.

Mais Ali Bouchareb, lui, a toujours nié les faits: "il conteste être Rayan et être le commanditaire d'"Air cocaïne", comme il l'a toujours contesté", insiste Me Arab-Tigrine. "Il y a encore beaucoup de points d'interrogation parce que c'est un dossier qui est dense et qui est un peu parti dans tous les sens", poursuit l'avocate.

Acquitté en première instance, Michel Ristic comparaîtra aussi à Aix-en-Provence. Il est soupçonné d'être un proche d'Ali Bouchareb, et Franck Colin avait assuré l'avoir vu avec "Rayan" à l'arrivée d'un des vols à Saint-Tropez, avant de se rétracter.

Tous encourent des peines allant jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. 

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