Mort d'Elizabeth II : "Elle arrivait à réunir un pays très divisé", les Britanniques installés dans les Alpes pleurent leur reine

Après 70 ans de règne, Elizabeth II est décédée ce jeudi 8 septembre dans sa résidence écossaise de Balmoral. Sa disparition "brise le cœur" de tous les Britanniques, même ceux qui ont quitté le Royaume-Uni pour s’installer dans les Alpes françaises.

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"Il n’y a que les Britanniques qui peuvent comprendre la peine que je ressens". Comme Robert Rickard, 4 Britanniques sur 5 n’ont connu que la Reine d’Angleterre comme monarque. "Elle a toujours été là, sur mon passeport, sur mes billets. C’est son gouvernement, son armée… Elle était partout ! Et maintenant, je suis perdu… " souffle ce Londonien, qui vit et travaille à Grenoble depuis dix ans.

C’était quelqu’un qui ressemblait aux grands-mères du monde entier

"En moins de 48 heures, les Britanniques ont changé de Premier ministre et de monarque. Là, ça fait beaucoup" confirme John Diksa, président de l’association grenobloise SOS Attitudes. D’origine anglaise, il est actuellement en vacances dans le comté de Norfolk, en Angleterre. C'est là qu'il a appris le décès d'Elizabeth II.  "Nous sommes à quelques kilomètres de la maison royale de Sandrigham. Elle venait y passer tous les hivers et il était fréquent de la croiser dans les églises du coin. On pouvait la voir sans son aura de souveraine, et dans l’absolu, c’était quelqu’un qui ressemblait aux grands-mères du monde entier" se souvient-il.

Tout un pays en deuil 

Hier, à l’annonce de son décès, John et tous les habitants du village se sont instinctivement réunis au pied de l’église pour sonner le glas, "96 coups de cloche précisément". Soit l’âge de la Reine au moment de sa mort. Bien qu’ayant quitté l’Angleterre il y a trente ans, ce franco-britannique ne peut contenir son émotion. Au téléphone, sa voix se brise. "Je me sens d’une grande tristesse, un peu comme si j’avais perdu quelqu’un de la famille" murmure-t-il.

Comme lui, Patricia Ladly n’arrive pas à masquer les sanglots dans sa voix. Cette Londonienne de 79 ans est en visite à Voiron, en Isère, pour passer du temps avec une vieille amie française. Aujourd’hui, elle fait ses valises pour rentrer en Angleterre. "C’est une partie de ma vie qui est partie avec elle. Elle a fait son devoir pendant 70 ans, et personne dans le monde ne peut en dire autant".

"Comme un phare dans la nuit"

Tous les Britanniques contactés ce matin emploient les mêmes mots pour décrire leur Reine : "boussole", "stabilité", "permanence". Avec elle, ils ont traversé des dizaines de guerres et de crises. Mais elle a toujours su les guider, "comme un phare dans la nuit" explique John Diksa. "Chaque fois qu’il y a avait une crise, elle a montré au monde qu’elle comprenait ce qu’il se passait, ajoute Patricia Ladly. Pendant le Covid-19, elle a fait un discours avec une référence à une chanson qui avait remonté le moral de l’armée pendant la guerre. Elle s’appelait 'We’ll meet again' (Nous nous reverrons, ndlr). Elle arrivait toujours à réunir un pays très divisé".

D’autres se souviennent aussi des moments de malice de leur souveraine, lorsque, à de rares occasions, elle s’amusait du protocole. "J’ai adoré lorsqu’elle a pris le thé avec l’ours Paddington ! se souvient Joy Lorcery, faisant référence à une vidéo publiée à l’occasion de son jubilé de platine. C’était une dame unique, très spéciale".

Présidente de l’association Grapevine, qui promeut la culture britannique à Aix-les-Bains, elle avait même écrit à la Reine deux ans plus tôt : "Je voulais l’inviter à Aix-les-Bains, et j’ai reçu une réponse de la famille royale, disant que certains membres étaient intéressés ! Mais malheureusement, il y a eu le Covid".  

Patricia, Joy, John et Robert, privés de leur "boussole", se montrent inquiets pour l’avenir de leur pays. Mais aussi concernant leur nouveau roi, Charles III, qui hérite d'un royaume en proie à une grave crise économique et sociale et dont la popularité est bien plus faible que sa mère.

Mais tous promettent de rester fidèles à la famille royale. Sans pour autant oublier leur Reine, celle qui continue de fredonner dans leur cœur "We’ll meet again".  

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