Mort de Nahel : "Ils ont répondu en tirant sur nous", un maire de l'Isère visé par des tirs de mortier

Franck Longo, maire (MoDem) de Fontaine, a été la cible d'un tir de mortier, dans la nuit du vendredi au samedi 1er juillet, lors d'émeutes suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre. L'élu n'a pas été blessé, mais un de ses adjoints a été touché par des jets de pierres.

De nombreuses émeutes ont éclaté en fin de semaine, en Isère, après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre mardi 27 juin. Des violences urbaines, pillages et incendies ont eu lieu à Grenoble et son agglomération. À Fontaine, le maire Franck Longo (MoDem) a notamment été la cible de tirs de mortier.

La scène s'est déroulée dans la nuit du vendredi au samedi 1er juillet : "Nous étions réunis avec quelques élus et des habitants à partir de 21 heures pour faire le tour des quartiers de Fontaine afin de discuter avec les jeunes et les habitants. À minuit, quand on a vu qu'il ne se passait rien, j'ai dit à tout le monde de rentrer chez eux. Mais c'est à ce moment-là que j'ai été appelé par ma police municipale qui a vu, à travers les images de vidéoprotection, qu'un feu de poubelle avait démarré devant notre pôle jeunesse", raconte-t-il.

Ça va prendre des mois à reconstruire.

Franck Longo, maire (MoDem) de Fontaine

à France 3 Alpes

L'édile se rend alors sur place à vélo avec deux autres adjoints : "Une fois arrivé, le feu était encore en cours et il y avait une quinzaine d'individus. Je leur ai demandé d'arrêter. Malheureusement, ils ont répondu en tirant sur nous à coup de tirs de mortier. On était à vélo, on a pu très vite s'enfuir. Ça été tendu mais il ne nous est rien arrivé de grave."

L'élu a alors contacté les forces de l'ordre. Elles se sont rendues sur les lieux de l'attaque et ont pu arrêter un individu. Malgré cette interpellation, les équipes municipales ont déploré de nombreux dégâts dont un lieu culturel et le hall de la mairie "partis en fumée" : "Ça va prendre des mois à reconstruire", conclut-il.

La députée PS Marie-Noëlle Battistel, de la 4e circonscription de l'Isère, était présente ce lundi midi en soutien au maire de Fontaine : "Symboliquement, c'était important d'être ici pour représenter mon parti qui dénonce ces violences et qui appelle fortement au calme et au retour de paix civile. Le symbole de la République a été attaqué, et ce n'est pas acceptable."

Un adjoint attaqué par des jets de pierres

"Les maires ne sont pas plus protégés que des habitants lambda", continue Franck Longo avant de constater : "Nos responsabilités font peut-être de nous des cibles." 

Un autre membre de son équipe municipale a également été la victime de quelques émeutiers. Gérard Tardy, adjoint à la sécurité de Fontaine, a reçu des jets de pierres : "Vendredi soir, vers 23 heures, je voulais rentrer chez moi. Il y avait deux incendies sur la route qui me barraient la route. J'ai alors un peu discuté avec un conseiller municipal qui était en bas de chez lui, puis j'ai ensuite fait demi-tour. C'est là que j'ai vu une quinzaine de jeunes habillés en noir prendre la direction de la mairie."

Si je m'étais un peu plus avancé, ces cailloux auraient pu me taper la tête.

Gérard Tardy, adjoint à la sécurité de Fontaine

à France 3 Alpes

"J'ai pris le même sens qu'eux. Lorsque nous sommes arrivés à hauteur du commissariat, ils ont tenté d'escalader le poste de police. J'ai ralenti et j'ai regardé. C'est à ce moment que j'ai reçu deux grosses pierres, qui ont brisé ma vitre et m'ont tapé dans la main alors que je conduisais", a-t-il poursuivi, la main strappée.

"Sur le coup, j'ai été choqué. Mais après, je me suis rendu compte que si je m'étais un peu plus avancé, ces cailloux auraient pu me taper la tête. Je m'en sors bien", conclut cet ancien gendarme.

Ces faits envers des élus ne sont pas isolés. Dans la nuit du samedi au dimanche 2 juillet, le domicile du maire de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun (LR), a été attaqué à la voiture-bélier. Une tentative d'assassinat qui a soulevé une vague d'indignations parmi la classe politique.

Des rassemblements de soutien dans plusieurs communes ont été organisés ce lundi 3 juillet. Le président Emmanuel Macron doit recevoir, ce mardi, les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences.

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