Mort de Nahel : "Il y a beaucoup de tristesse, beaucoup de colère" après les violences et les dégradations à Fontaine

La mairie de Fontaine ainsi que la salle de spectacle de la commune ont été prises pour cible jeudi au cours d'une nuit marquée par des violences urbaines, trois jours après la mort de Nahel, 17 ans, à Nanterre. De lourds travaux sont à prévoir selon le maire qui appelle au calme.

Les débris de verre jonchent le sol de la salle de spectacle aux murs noircis. La Source, qui accueille des manifestations culturelles et un conservatoire de musique à Fontaine (Isère), a été la cible d'importantes dégradations dans la nuit de jeudi à vendredi 30 juin.

Une quarantaine d'individus se sont introduits dans le bâtiment, brisant des vitres et provoquant deux départs de feu, au cours d'un rassemblement après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir de police à Nanterre mardi.

"Les poutres sont en bois, les escaliers sont fragilisés, les salles sont abîmées, notamment par la fumée. On estime à plusieurs centaines de milliers d'euros les travaux qui vont devoir être faits", estime Franck Longo, le maire (Modem) de Fontaine.

Des experts sont attendus en début de semaine prochaine pour dresser le constat des dégâts. Les travaux devraient durer entre "plusieurs semaines et plusieurs mois", risquant de compromettre l'accueil des 350 élèves de l'école de musique en septembre, et tous les prochains concerts.

"Il y a beaucoup de tristesse, beaucoup de colère", réagit l'édile qui appelle les manifestants à "ne pas s'en prendre aux bâtiments publics". "Ce sont les habitants que vous pénalisez, vos familles, vos petits frères, vos petites sœurs qui sont dans nos écoles, vos parents qui ont besoin de nos services."

Fontaine a été l'une des communes les plus touchées par les violences urbaines jeudi soir en Isère. La mairie a été saccagée après l'intrusion d'un groupe d'individus qui ont détruit une grande quantité d'équipements. Deux écoles ont également été prises pour cible ainsi que des arrêts de bus et de trams.

Nombreuses dégradations en Isère

"L'objectif, c'est de sécuriser nos bâtiments, si tant est qu'on puisse le faire", ajoute M. Longo, redoutant que ces violences se reproduisent dans les jours à venir. Le réseau de transports en commun de la métropole grenobloise a d'ores et déjà annoncé que le service s'arrêterait à partir de 20 heures tous les soirs jusqu'à dimanche. Des véhicules auraient été la cible de "tirs de mortier" jeudi soir.

À Villefontaine, c’est le poste de police municipale qui a été dégradé. Le maire Patrick Nicole-Williams a dit, ce vendredi matin sur France Bleu Isère, "ne pas comprendre cet acharnement". Le bâtiment a subi de gros dégâts, tout comme la mairie de la commune.

Le préfet de l'Isère, dans un communiqué, "condamne fermement ces exactions et ces violences inexcusables" et apporte "son plein soutien aux 274 gendarmes et policiers et aux 170 sapeurs-pompiers du département engagés la nuit dernière." La préfecture, contactée par France 3 Alpes, n'a pour l'heure pas prévu de renforcer le dispositif de forces de l'ordre.