Face aux violences urbaines qui s'intensifient dans la métropole de Grenoble après la mort du jeune Nahel, les syndicats de la M Tag ont demandé un arrêt du service anticipé jusqu'à la fin du week-end. La direction annonce que les derniers départs se feront à 20 heures sur l'ensemble des lignes.
Troisième nuit de violences urbaines après la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre. La tension monte dans les quartiers de la métropole de Grenoble où le réseau de transports M Tag s'est mis à l'arrêt complet dans la soirée du jeudi 29 juin.
"On a évité la catastrophe", estime Georges Garcia, secrétaire FO de la CSSCT à la M Tag. Les syndicats avaient activé la procédure de danger grave et imminent afin que les agents puissent exercer leur droit de retrait.
Une mesure qui n'a pas été nécessaire puisque la direction du réseau de transports a décidé d'arrêter le service entre 21h30 et 22 heures face au "déferlement de violence sur la voie publique", décrit FO dans un communiqué. Des véhicules auraient notamment été la cible de "tirs de mortier", selon la M Tag à l'AFP.
"Nous pensons que les soirées prochaines seront identiques", ajoute le syndicat qui a demandé l'arrêt total du réseau ce vendredi soir à 21 heures. "Si la soirée devait être à nouveau violente et si la direction ne prenait pas les mesures nécessaires, nous organiserons un droit de retrait total", peut-on lire dans le même communiqué, invitant les usagers à signaler tout incident.
Il a finalement été décidé que les derniers départs se feraient à 20 heures ce vendredi, à l'exception du tramway A qui s'arrêtera à 19 heures "au vu du rassemblement prévu à la préfecture", a-t-on appris de source syndicale. Pour samedi et dimanche soir, les derniers départs de l’ensemble des lignes se feront également à 20 heures et l’ensemble du réseau sera rentré au plus tard à 21 heures.
Des "actes graves"
"Notre priorité, c'est la sécurité des salariés", complète Georges Garcia, satisfait des mesures annoncées en début d'après-midi. Des renforts policiers seront, selon lui, postés aux différents dépôts afin d'éviter toute intrusion.
Feux de poubelles, tirs de mortiers, jets de projectiles, incendies... Les violences urbaines se sont intensifiées jeudi soir à Grenoble, Saint-Martin-d’Hères et Échirolles. Renzo Sulli, maire d'Échirolles, appelle dans un communiqué "au calme et au soutien à la famille" de Nahel.
"La colère peut être grande, mais ces agissements sont intolérables, car ils pénalisent d'abord la population et celles et ceux qui ont le plus besoin des services publics", écrit l'édile, dénonçant des "actes graves", notamment à l'encontre des forces de l'ordre et des pompiers.
Mise à jour à 15h15 avec décision de la M Tag d'arrêter le service à partir de 20 heures.