L'ambroisie, un fléau pour les personnes sujettes aux allergies. La région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus touchée par l’impact des pollens issus de cette plante invasive qui fleurit en fin d’été. En Isère, un arrêté préfectoral rend même obligatoire la lutte contre sa prolifération. La course à l’arrachage a déjà commencé.
À flanc de falaise, au bord d’une route près de Lans-en-Vercors, Romuald Benoît arrache patiemment des dizaines de petits plants d’ambroisie. Ces petites pousses vertes semblent anodines, presque inoffensives.
Pourtant, l’ambroisie gâche l’été de plus de 650 000 personnes en Auvergne-Rhône-Alpes. "Pour l’instant, c’est tout petit, car on est en début de saison. Mais ces plants vont pousser jusqu’à 50 centimètres et faire leurs pollens aux mois d’août et septembre. Donc il faut les arracher dès maintenant", explique cet agent départemental.
En Isère, le fléau est tel qu’un arrêté préfectoral rend obligatoire la lutte contre la prolifération de l’ambroisie. "C’est une plante dite pionnière. Elle aime les terrains remaniés et les terrains nus, où il n’y a pas de concurrence autour d’elle. On pense aux parcelles agricoles, mais aussi au bord de route", détaille Nicolas Bacquié, animateur départemental ambroisie pour le réseau FREDON.
Pour lutter contre la plante, le département de l’Isère organise de nombreux fauchages dès le début de l’été. "On est obligés de faucher mécaniquement, car il y a plus de 3 000 graines par plant. C’est interminable", déplore Romuald Benoît.
Un enjeu de santé publique
Les pollens d'ambroisie se déplacent facilement avec le vent et présentent un fort potentiel allergisant. Ils sont particulièrement présents et nocifs de début août au mois d’octobre. Les personnes sensibles développent différents types de symptômes lorsqu’elles sont exposées : rhinite, nez bouché, toux, conjonctivite, asthme jusqu’à de l’urticaire ou de l’eczéma.
"Au niveau français, on estime que 6 % de la population est allergique. Mais il ne faut pas oublier qu’on devient allergique à force d’être exposé. Donc, dans la région, on est à 12 % de personnes allergiques, et jusqu’à 20% dans les zones très infestées", ajoute Nicolas Bacquié.
Selon l’agence régionale de santé, le coût sanitaire de cette allergie en Auvergne-Rhône-Alpes est estimé à 26,4 millions d’euros par an.